Voilà bien longtemps que je n'ai rien écrit, et il vaudrait mieux que ce soit pour une œuvre vraiment digne d'intérêt, mais je fais du tri chez moi, besoin de place, et je lis donc des choses qui ne sont pas des chef-d’œuvre, et que je vais ainsi facilement pouvoir refourguer.
J'apprécie plutôt ce que fais Pierre Christin, même s'il y a dans son travail à boire et à manger, je connais moins les œuvres d'Annie Goezinger, qui ne m'ont pas vraiment impressionné, et dont le style n'est pas trop de mon goût. Ce style suranné convient sans doute assez bien à la fin des années 1950 qui sont évoquées ici, même si je trouve ça assez laid, car si le scénario est sans intérêt, une bizarre affaire de vol d'une maquette et de plans au sein de l'usine Renault-Billancourt, c'est l'univers humain de cette usine qui pourrait intéresser, avec ses ouvriers communistes, les jaunes poussés par la direction, et les cadres sups tous issus de Polytechnique. Il y a un côté documentaire dans cet album (mais bâclé), quelques jolis planches montrant le site, des descriptions des différents métiers, mais tout cela est noyé dans une histoire ennuyeuse à laquelle je n'ai pas une seconde adhéré. Le propos et les personnages manquent de nuance (comme souvent dans ce genre d'albums), et la seule chose qui me ferait hésiter à garder cette BD est la jolie couverture et les pages de garde représentant, de façon tout à fait inutile pour l'histoire, un vieux plan de métro. Ca ne va pas suffire, je le crains. Comme collaboration entre Christin et Goezinger, préférez nettement La Voyageuse de petite ceinture !
https://www.senscritique.com/bd/La_voyageuse_de_petite_ceinture/critique/7068459