Après avoir clos sa série Duke, Hermann et son fils repartent ensemble parcourir d'autres lieux, tous aussi sombres et violents, l'Ecosse des Pictes envahis par les légions romaines.
Brigantus est un légionnaire craint par ses pairs : trop grand, trop fort, invincible au corps à corps. Le monologue d'entrée nous apprend qu'il rejette cette vie de violence et qu'il souhaite tout simplement trouver une femme qui l'aime pour ce qu'il est, et s'installer avec elle quelque part, dans la lumière.
Toute la BD se passe dans les ombres, le brouillard, on assiste au massacre d'une centurie par des Pictes excédés d'avoir été pillé par ces envahisseurs. Encore plus que dans Duke, la violence est crue. Pas de révolvers. Des glaives. Que l'on plante. Qui tranche des têtes. Pas d'amitié virile entre hommes du rang. Simplement la haine crée par la peur de côtoyer un être trop différent.
Brigantus finira rejeté par ses pairs et arrivera enfin dans la dernière page dans la lumière, aux portes d'une nouvelle existence....
Pari réussi pour un premier tome qui nous donne envie d'acheter le second et donc dernier tome. On attend la vengeance de Brigantus. Le scénario est simple et efficace. Mais en déplaçant cette intrigue classique de l'Ouest américain au monde antique soumis à l'Empire romain, Yves H. a réussi son pari, et donne un nouveau défi à son père.
Le dessin d'Hermann reste le même et si vous avez aimé Comanche, Jérémiah, Duke, vous resterez en terrain connu et donc conquis. Les paysages embrumés sont simplement magnifiques. On regrettera quelques ratés (le visage d'un villageois abîmé d'un coup d'épée ?), et puis surtout le regret de retrouver ces mêmes trognes qu'Hermann nous peint depuis toujours. Mais le bonhomme n'a pas perdu sa hargne, sa rage : les combats sont d'une rare violence. Les humains toujours dépeints comme les pires possibles.
Hâte de parcourir ce second tome ...