Je n'avais pas lu Basara parce que je ne suis pas née dans les années 80, mais c'était clairement passer à côté d'un géant du shoujo. Où mettre mes émotions après cette lecture qui redonne tout son sens au mot "épique" ?
Suprêmement moderne, à chaque tournant l'autrice choisit la difficulté et l'audace pour mener son histoire dans un chemin toujours plus touchant et humain. Yumi Tamura est un titan.
Ah comme j'ai mal que ce soit terminé... je me suis plusieurs fois demandée pendant la lecture si c'était vraiment un shoujo tant les thèmes sont politiques et violents.
La force de Basara c'est sans aucun doute l'histoire, le caractérisation des personnages d'une complexité exceptionnelle, la tragédie dramatique, une romance inextinguible et indéniable. Il y a pourtant de grosses faiblesses : dessins vraiment à l'arrache, les bishounen en forme de triangle, les décors inexistants au point qu'on devine péniblement où se trouvent les personnages. Des pages entières de combat que j'ai sautées, car je n'y comprenais rien tant le dessin était fouilli. Une narration médiocre très souvent, un rythme saccadé, de très nombreux personnages dont certains avec un intérêt très limité... Et malgré tout... malgré tout j'ai été terriblement touchée.
Un manga d'auteur. "Basara", même le titre sort de nulle part, un délire d'artiste courageux qui assume d'emblée qu'il se fiche d'être compris pour exister.