Au cours d'un numéro spécial de 56 pages, Andrew Helfer revisite les origines de Double-Face et montre un jeune procureur déjà sérieusement tiraillé par des troubles de la personnalité et sa conception particulière de la justice à pile ou face.
Dans une relation à trois qui marque la complicité naissante entre le commissaire Gordon, le district attorney Harvey Dent et le chevalier de la nuit Batman, nos trois protagonistes sont confrontés à un assassin particulièrement redoutable, chirurgien le jour et tueur en série la nuit, qui une fois arrêté avouera aux trois hommes ses crimes mais s'en défendra farouchement lors de son procès en assises. Après un procès éprouvant pour les nerfs des trois hommes, le jury populaire le reconnaîtra non coupable permettant ainsi son acquittement. Pour nos trois protagonistes mis face à leurs échecs démarre une période de doute. Si Gordon songe sérieusement à rendre la justice lui-même avant d'être raisonné par Batman, Dent lui n'hésite pas et obtient sa vengeance après avoir joué à pile ou face.
Après cela, Dent enchaine les succès à la barre, mais sa folie et son caractère violent deviennent de plus en plus apparents, jusqu'à ce que le récit nous ramène sur un terrain connu : un procès contre le boss mafieux Sal Maroni au cours duquel ce dernier lui jette de l'acide au visage, et la longue descente aux enfers d'un Dent qui dorénavant laisse s'exprimer sa personnalité la plus maléfique jusqu'au point de non-retour.
En prime, Helfer investigue le rôle du père dans la personnalité de Dent, et montre un homme que plus rien ne peut ramener à la raison : ni Batman, ni sa femme, ni même la chirurgie esthétique réparatrice.
La couverture signée Neal Adams est absolument iconique. Sinon, le dessin de Chris Sprouse est assez quelconque, à cause peut-être d'un trait trop académique. On sent qu'il débutait dans l'industrie du comics même si l'album recèle quelques belles planches tout en clair-obscur.
Un numéro majeur pour comprendre l'un des antagonistes les plus intéressants du monde de Batman, qui se complètera très bien avec le Faces de Matt Wagner ou le diptyque de Jeph Loeb et Tim Sale sortis quelques années plus tard.