Bonne petite histoire qui laisse un peu sur sa faim

Gotham Knights est un jeu avec de nombreuses lacunes, mais qui propose une continuité alternative intéressante. Un auteur peut donc exploiter à la fois les spécificités de cet univers et la marge de manœuvre que celui-ci fournit. Evan Narcisse a ainsi réussi à offrir une minisérie de comics promotionnelle qui s’affranchit de sa condition de produit promotionnel.

Gilded City n’est pas un préquel direct du jeu. Les évènements qu’il présente sont antérieurs à l’affrontement fatal entre Batman et Ra’s al Ghul, mais n’en sont pas la prémisse. Le lien est plutôt par rapport aux relations de Batman. Tim Drake est toujours Robin et est en relatif bon terme avec tout le monde de son camp. Nightwing et Red Hood ont des rapports difficiles entre eux et avec leur mentor. Lucius Fox a fondé sa propre entreprise, mais reste un collaborateur proche. Leslie Thompson a pris sa retraite et sa fille a repris le flambeau. Harley Quinn collabore secrètement avec le chevalier noir alors qu’elle est à Blackgate.

Batgirl tombe cependant dans l’angle mort. Elle n’est plus paralysée et n’est plus en couple avec Nigthwing, soit, mais son père est évacué de l’équation. Est-il déjà mort ou non ? En fait, c’est le GCPD qui est évacué de l’équation à part quelques références ici et là. Déjà, il manquait sûrement de place entre les évènements du 19e siècle et ceux que vivent les protagonistes au 21e. À cela s’ajoute l’évident commentaire social développé par l’histoire qui fait que ce n’est pas vraiment la place pour parler de la police.

À cela s’ajoute une fin un peu trop expédiée et un peu trop dans le deus ex machina. Elle n’est toutefois pas dénuée d’intérêt puisqu’elle s’inscrit dans le commentaire social en question. Elle repose aussi sur l’opportunité offerte qu’est cette continuité alternative propre à un jeu vidéo.

Le fait de ne pas offrir un pur préquel n’est peut-être pas non plus une mauvaise chose. Cela limite les risques d’histoire bancale d’autant plus que l’intrigue du jeu est justement un peu bancale. Cette bédé aura le mérite d’offrir une exploitation intéressante d’un univers qui risque de tomber dans les limbes considérant l’échec relatif de Gotham Knights.