"Gotham City, une odeur nauséabonde me remonte aux narines , ensanglantées, et me lève de ma torpeur...mon corps encore meurtri, me fait subir mille supplices...Comment ai-je pu en arriver là?"
Voilà une question qu'aurait pu se poser Batman à l'aube des première pages de ce récit, halluciné, violent, très graphique et mettant vraiment à mal le chevalier noir. Remettons la chose dans son contexte : 1988, date de parution de ce chef d'œuvre, en plein âge grin'n gritty là ou les Dark Knight Returns et Watchmen ( pour ne citer que les plus célèbres) font la loi. Ce livre scénarisé par Jim STARLIN ( Un deuil dans la famille, The death of the new gods..) est en fait un exutoire, une expèrience cathartique, lui permettant de dénoncer et de combattre la censure, et plus particulièrement le comic code authority qui l'a beaucoup marqué, notamment dans ses jeunes années. Et qu'il personnifie parfaitement , avec le Diacre Blackfire, homme de foi, populiste, puritain, capable de tout pour arriver à ses fins, même utiliser Batman comme main vangeresse dans son plan machiavelique. Et c'est dans ces éléments que le récit est de haute volée, il fait la nique à la bienséance et à la bien pensance puritaine, en proposant de la violence, de la drogue, les tortures physiques et morales sans jamais se perdre en chemin et jamais gratuitement. Un rapport aux armes avec Batman assez particuler et qui porte à polémiques dans certains cercles mais totalement justifié içi et superbement écrit. Côté graphique c'est très eighties, couleurs flashy, mise en page très sobre qui tranche avec les couleurs limites psychédéliques sur certaines planches.
Cet oeuvre est une vraie réussite, surtout au niveau de l'écriture et du story-telling, qui ne m'a pas décroché un seul instant. Le récit est dense, intense et incroyablement prenant.Transformant une figure d'authorité en un démon assoifé de pouvoir et de contrôle. Si vous souhaitez sortir de la Justice League ou Detective Comics, fonçez sur Le Culte. Une belle découverte.
" A vous de voir, le choix est simple, vraiment : vous pouvez accepter que l'on manipule l'opinion publique et lire ce que l'époque considère comme acceptable. Ou bien vous pouvez vous redressez et leur dire de ne pas mettre leurs salles pattes sur les droits du premier amendement * " Jim STARLIN.
- (Le Congrès ne fera aucune loi qui touche l'établissement ou interdise le libre exercice d'une religion, ni qui restreigne la liberté de la parole ou de la presse, ou le droit qu'a le peuple de s'assembler paisiblement et d'adresser des pétitions au gouvernement pour la réparation des torts dont il a à se plaindre.)