Son nom : Silence.
Sa particularité : manipuler amis et ennemis de notre chauve-souris préférée afin de le désorienter totalement.
Une histoire majeure du Chevalier Noir, par Jeph Loeb, s’appuyant sur trois piliers, pour néophytes comme pour vétérans.
Le pilier central est la question qui sert de titre à cette critique : « Mais qui est Silence ? ». Très vite, on se retrouve prit dans l’enquête au côté de Batman pour répondre à cette question, finalement classique… Mais c’est là la réussite du récit : faire d’un scénario assez simple une histoire insoluble, brillamment exécutée. On le voit, on l’entend, on sait qu’il est là et pourtant son visage, couvert de bandelettes, nous empêche de savoir tout de ce nouveau super vilain. De plus, la ribambelle d’ennemis présents dans le mini-pavé de 300 pages, n’ajoute qu’un peu plus à la question : de Killer Croc à l’Epouvantail en passant par l’inévitable Joker, une petite dizaine de méchants sont présents au fil des 12 chapitres et pas juste pour le fan service. C’est la une force majeure du récit : rien n’est laissé au hasard, chaque détail est une pièce de puzzle, on le sait et pourtant le mystère reste entier tout du long, on avance pas à pas, au rythme de Batman …
Le second pilier se trouve dans la relation, complexe, qui se tisse entre Batman et Catwoman. D’ennemis à amants, il n’y a qu’un pas que nos deux héros masqués n’hésiteront pas à franchir cette fois. Batman accorde même sa confiance à la plus belle femme de Gotham, avec ce que cela implique… Et pourtant, la demoiselle sensée apporter réconfort à notre héros harcelé, ne fait-elle pas partie intégrante de sa longue descente aux enfers ? Et c’est là le coup de maitre : au final le positionnement de Catwoman sur l’échiquier Gotham n’est-il pas une des clefs de l’énigme ? Mystère…
Enfin le récit s’appuie sur une autre ficelles classique mais forcément très efficace dans une histoire de Batman : la psychologie du héros. Le développement du Chevalier Noir est très juste, on se torture les méninges, on souffre et on comprend avec lui. La perte de ses moyens, petit à petit, est extrêmement bien amenée. On plonge avec lui, tête la première, dans un mystère aussi épais que la noirceur de la ville. Pour mieux en ressortir ?
Reste des personnages secondaires bien amenés qui feront plaisir aux connaisseurs de la chauve-souris tout en s’intégrant parfaitement dans le récit : un voyage extraordinaire à Métropolis, le chapitre du Joker extraordinaire et des relations entre Batman, ses alliés et ses ennemis complètement renouvelés par la situation que vit le Chevalier Noir.
Pour ce qui est de l’enrobage, Jim Lee fait un travail formidable. Chaque planche est un plaisir pour la rétine : c’est beau, fouillé et extrêmement cohérent. Le découpage des chapitres est parfait, la colorisation excellente, souvent dans des tons sombres, et les planches de flashback à l’aquarelle somptueuses. En ce qui concerne le livre en lui-même, l’édition d’Urban est de très bonne facture, on ne tombe pas dans le gros pavé imbuvable malgré en plus du récit complet les 40 pages de bonus, pour ceux qui aiment ça : croquis, interview, commentaires des auteurs… Sur le plan « physique » c’est 10/10 !
Alors pourquoi pas un 10/10 tout court ? Deux raison : deux chapitres à mes yeux un peu en deçà et une critique très empruntée du mot « classique ». Mais pour ne pas spoiler plus j’arrête là !
9+/10 et coup de cœur ! Bonne lecture à vous !
Batman : Silence. Edition Urban Comics -contient Absolute Batman Hush- collection DC Essentiels, 372 pages, 35€.
HS : C'est ma toute première critique ! Si vous voyez ce hors propos c'est surement que vous avez lu mon pavé et je serai ravi d'un petit retour dans les commentaires en bien ou en mal mais constructif si possible pour pouvoir en tenir compte et m'améliorer ! Merci d'avance !!