Y a des histoires qu'on a a lu des milliers de fois et les origines revisitées d'un héros aussi populaire que Batman en fait partie.
C'est d'autant plus compliqué avec Batman que ces nouvelles tentatives font très souvent pâle figure face au must du genre "Year One" de Frank Miller et David Mazzuchelli.
Cette fois-ci c'est au tour de Geoff Johns et Gary Frank de remettre le couvert.
Leur popularité n'est plus à démontrer et à priori, ils ont les reins assez solide pour s'attaquer à ce genre d'aventure.
En premier lieu, il faut féliciter le travail de Gary Frank.
Son style réaliste et élégant colle parfaitement à l'ambiance de cette modernisation du mythe, ses personnages sont toujours aussi expressifs (même si on regrette que Sibal, son encreur, en rajoute toujours un peu trop) et sa mise en page efficace.
ça faisait longtemps que je ne l'avais pas suivi sur quelque chose de concret et là j'en ai eu pour mon argent.
Au niveau de l'histoire, ça partait assez bien.
Johns a de la bouteille, il a compris qu'il ne peut pas rivaliser avec un "Year One" et part sur une piste assez différente en plaçant son histoire sur une terre parallèle (Terre-1).
Du coup, il se permet certaines liberté dans la caractérisation des personnages notamment secondaires ( Alfred en premier lieu, mais aussi Bullock ou Gordon). Une liberté emprunt de modernisation mais qui renvoie aussi à leur propre histoire.
Alfred est d'ailleurs la réelle réussite de ce Batman Terre-1.
Fini le majordome de la famille , bonjour le tuteur ancien barbouze de l'armée.
Dommage que derrière toutes ces ébauches d'idées se cachent un manque d'investissement. Car si Alfred est parfaitement travaillé, à aucun moment sa relation avec Bruce n'est développé (un Bruce qui lui est archi classique)
Il faut qu'on prenne pour argent comptant ce qu'on nous raconte alors que c'était là le sujet primordial de cette histoire ( et non ce Mr Happy Birthday qui pourrait concourir dans la catégorie "Pire vilain de l'année")
L’intrigue est d’ailleurs inintéressante, assez décousue et vite bouclée.
On sent que Johns a voulu plus s'amuser sur ses versions alternatives mais sans vraiment réussir à aller au bout de son concept.
On comprend avec Bullock et cette dernière image devant un immense bar qu'il faut qu'il retourne sur les pas de son origine, terre alternative ou pas.
Du coup, on peut se demander qu'elle est l'intérêt de tout ça et ce qu'il en restera dans les prochaines années.
Pas grand chose à mon avis , à part le plaisir d'admirer les dessins d'un Gary Frank en très grande forme.