Batman MaJ 1.2

Ayant déjà fortement apprécié le travail réalisé sur la relecture des origines du Batman, je vous invite à vous reportez à ma précédente critique pour savoir de quoi il en retourne:
http://www.senscritique.com/bd/Batman_Terre_Un_tome_1/critique/71313906

On retrouve donc ici notre apprenti Caped Crusader six mois après les événements du tome 1:

Et Gotham City est loin, bien loin de s'être extirpée de la corruption qui la gangrène, au contraire. Aussi, se sont les grandes administrations de la ville qui sont encore sous le joug du patronat post Cobblepott. Bruce Wayne a donc encore de quoi faire pour purger sa ville, d'autant plus qu'un nouvel adversaire, aussi dangereux qu’insaisissable se profile dans l'ombre...

Le Sphinx est décidément à la mode quand on parle de reboot Batman ! Déjà présent dans L'An Zero de Scott Snyder, le voilà qui récidive dans un autre univers en soumettant la ville à ses énigme tordues. La bonne initiative prise à l'encontre du personnage ici est de l'endurcir également pour caler à l'univers plus sombre et brutal de ce Terre-Un. Personnellement, j'ai toujours prêté à l'Homme-Mystère un certain statut de «guignol». Non pas que je n'apprécie pas le personnage, simplement qu'habituellement il se concentre d'avantage sur un défi burlesque à base d'énigmes qu'il impose à Batman, et qu'il fait moins office de menace importante.
Mais que nenni dans ce Batman Terre Un, au contraire ! Enigma est ici un véritable terroriste, qui n'hésite pas à commettre des meurtres en masse ! D'ailleurs, ses énigmes ne sont là qu'une forme d'originalité dans ses actes. Peu importe la réponse, il met un terme aux vies de ses victimes. Et justement, ses attentats permettent de nous dévoiler un Batman perfectible, qui hélas ne sauve pas toujours tout le monde. Loin du super-héros infaillible que l'on connaît, on a plutôt là en héros qu’un homme qui a la volonté de faire le bien. Les capacités de détective de Wayne sont également mise à contribution, progressant aux côtés du commissaire Gordon.
Un commissaire Gordon qui, aux antipodes de celui que l'on a connu dans le premier tome, se rapproche vraiment de son modèle originel. Il se bat pour une cause qui semble perdue, et pourtant motive sans cesse son adjoint Bullock qui se laisse dériver. Le travail sur ledit adjoint est toujours d'aussi bonne facture selon moi. On a plus le flic blasé accro aux donuts mais un jeune homme fringant, totalement dépassé par ce que Gotham City enferme en elle. Une relecture originale et intéressante du personnage.
Je mentionnais plus en amont la réécriture d'Edward Nigma, mais il n'est pas le seul nemesis du Dark Knight à faire son apparition dans ces pages. En effet, les égouts gothamiens dissimulent également une sombre créature en la personne de Killer Croc. Je laisse à chacun découvrir le traitement de ce personnage, tout ce que je peux en dire c'est qu'il est plutôt bien surprenant, on appréciera ou non.
En tout cas, l'intrigue s'avère plaisante à suivre, on apprécie le fait de s'immerger dans cette univers aux contours familiers, mais aux bases restructurées. Aussi la relation entre Bruce et Alfred n'est pas aussi posée et intimiste que celle que l'on connaît, et le procureur Harvey Dent en surprendra plus d'un.

Un petit mot enfin concernant les dessins, toujours superbes pour un rendu très réaliste. Gary Frank s'est à nouveau montré très inspiré, chaque page est un véritable plaisir pour les yeux.

Au final, ce tome 2 de Batman Terre Un confirme la bonne idée et la qualité du tandem Geoff Johns et Gary Frank. Les bases du premier tome ayant été posé, on a le plaisir de découvrir une véritable avancé dans l'histoire suite aux événements précédents. Pour autant, même si le jeune justicier est meilleur qu'il ne l'était auparavant, il reste encore perfectible à bien des égards, et le tome 3 sera à coup sûr une nouvelle étape dans le cheminement du Batman. Un tome 3 que j'attends avec impatience !