Marini sort son joker...
Si le premier opus de ce diptyque m'avait surtout plu pour ses visuels que pour son histoire, ce second ne déroge pas non plus à la règle et n'offrira guère de nouveauté. Scènes d'action...
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le 8 juil. 2018
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Eh bien ma foi, je ne comprends pas bien l'acidité d'une grande partie des critiques à l'encontre de ce diptyque... est-ce une question d'attentes ? Ne me tenant guère au fait de l'actualités Comics, j'ai été mis devant le fait accompli lorsque j'ai vu le premier tome en vitrines. Un Batman au format franco-belge, signé par un des auteurs les plus en vue de ces dernières années ? Il ne m'en fallait pas plus, cela étant. Enrico Marini, don't j'aime beaucoup le trait et la mise en couleur, n'aurait certes pas été mon premier choix (Bilaaaaaaal...), justement en raison de la chaleur de sa palette, mais enfin je n'allais pas bouder mon plaisir. Tout cela pour dire qu'au moment d'entamer ce diptyque, je trépidais d'excitation moi aussi, à défaut d'avoir rongé mon frein comme nombre de fans.
Verdict ? Pas mal du tout... Marini fait du Marini, donc je ne vois pas trop ce à quoi beaucoup s'attendaient... les gens, ce n'est pas Frank Miller ! Or cependant, s'il y a quelque chose que l'Italien a en commun avec le génial auteur de The Dark Knight returns, c'est de savoir mesurer l'air du temps tout en n'hésitant pas à se montrer subversif ! En pleine époque de #metoo et #balancetonporc, je trouve ça plutôt bienvenu de voir Bruce Wayne confronté à son image (de façade, certes) de milliardaire séducteur, alors même que le phénomène Fifty Shades montre que le mythe du bachelor richissime fait toujours fantasmer la menagère occidentale ! Bruce est d'ailleurs mieux développé que son alter ego dans ce duo de comics, je le reconnais, mais ce n'est pas forcément un mal.
En ce qui concerne la relation entre le chevalier noir et son ennemi juré, c'est business as usual, ce qui ne veut pas dire que c'est mal exécuté : simplement qu'à mon sens, tout a déjà été dit à ce sujet, notamment par Grant Morrison dans Arkham Asylum et Alan Moore dans Killing Joke. Ce n'est que lorsqu'il a droit à une complete réécriture que le Prince Clown du Crime apporte vraiment du nouveau sur la table - en atteste son interprétation par le regretté Heath Ledger dans le film de Christopher Nolan. Le risque, malheureusement, c'est d'en faire une caricature, comme dans Death of the Family, où Scott Snyder en fait une espèce d'Hannibal Lecter ayant abusé du fond de teint en plus des fèves et du chianti. Marini ne commet pas la même erreur, mais son Joker ne sort guère des sentiers battus, à tel point qu'en lisant chacun de ses répliques j'avais l'impression d'entendre la voix de Mark Hamill.
La galerie de personnages est intéressante, que ce soit les anciens (Alfred, Harley Quinn...) ou les nouveaux (la petite fille et sa mère). Curieusement, Killer Croc a droit à un relooking bien plus drastique que le Joker. Le résultat est plutôt convaincant, même s'il fraudrait plus de pages pour se faire une vraie opinion.
Des défauts ? Oui, incontestablement. Je ne sais pas en quelle langue Marini a écrit les dialogues originaux, mais le résultat n'est pas terrible terrible, et je ne pense pas que la traduction soit à blamer. Enfin, ce twist final est, euh... inutile ? Ce n'est que mon avis, mais j'aurais préféré que l'ambiguité soit conservée.
Mais en fin de compte, j'ai pris grand plaisir à lire ces deux albums. Est-ce qu'ils marqueront l'histoire de Batman ? Probablement pas, et je peux concevoir qu'à ce titre certains fans aient pu être déçu, surtout eu égard au tapage médiatique (je me suis renseigné après coup) fait autour de ce crossover "comics-BD européenne) fait par DC et Urban au moment de sa sortie. Mais cela reste une lecture très agréable pour les fans comme pour ceux qui veulent découvrir le Batman du XXIème siècle.
Créée
le 23 oct. 2018
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