Les coups de cœur son rare. Peut être une ou deux fois par ans et cela toutes œuvres confondues, et ça arrive sans prévenir, comme Devilman Crybaby l'année dernière en animation, Beastars m'est tombé dessus sans prévenir. Alors qu'on me tendait le tome, rien dans les dessins ou le quatrième de couverture ne me donnait particulièrement envie, et je l'ai ouvert avec la conviction que je pourrais le refermer après un chapitre pour continuer mes autres activités. Une demi-heure plus tard, je le tournai la dernière page, sans savoir par quelle magie j'avais été happé.
La réponse est dans l'écriture, ni les dessins ( dont le style est parfaitement maîtrisé mais n'aura pas la majesté d'un Murata ou d'un Double-S), ni le contexte anthropomorphique que l'on connait déjà au travers de différentes autres histoires, mais pour l'importance centrale du thème, il est vrai que le rapprochement le plus rapide se fera avec Zootopia ( comme dit dans l'autre commentaire ). Cependant ici le problème semble inverse, si dans zootopia les habitants restent souvent enfermé dans des carcans spécifiques à leurs espèces, dans beastars le système semble plus oppressif, ce qui permet d'instaurer une forme de tension. Le message n'est pas simplement de s'affirmer et d'accepter les différences. Le contexte du lycée offre un terreau fertile pour ce genre de questionnement, entre l'expression de ce que l'on est au fond et les choix imposé par le regard des autres, la condition de carnivores ou herbivores venant parfaitement s'intégrer à la psychologie humaine.
Et le meurtre au debut du tome ? S'il y a fort à parier qu'il s'agit de bien plus qu'un simple élément déclencheur, je l'ai assez vite oublié pour suivre la vie Legoshi et Louis, au sein de leur petite troupe de théâtre. Enchanté par si peu alors qu'il en reste clairement sous la pédale.