Bételgeuse, intégrale par Christine Deschamps

Dans la foulée de l'intégrale sur Aldébaran, j'ai attaqué Bételgeuse, en bonne croqueuse de mondes que je suis. Et j'ai tout dévoré d'un coup, parce que c'est un bon petit goûter graphique ! Après, ça a les mêmes qualités et les mêmes défauts que le cycle précédent. C'est-à-dire que c'est foisonnant, inventif, rafraîchissant, humaniste, animaliste, généreux... je suis particulièrement impressionnée par le bestiaire fantastique inventé, qui joue un rôle central dans l'intrigue. Je n'avais vu ça nulle part de façon aussi poussée. L'histoire se développe sur 5 tomes et forme un tout; c'est agréable d'arriver au bout d'un cycle autonome qui a malgré tout des liens puissants avec le précédent. Question défauts, au risque de me répéter, on peut interpréter mon 'rafraîchissant' précédent comme une façon de dire 'scandaleusement naïf', mais ça serait un peu cruel, même si certains tics de narration sont exaspérants, voire inquiétants. Par exemple, cette manie d'exhiber les femmes torse nu et en culotte tout en tenant un discours d'émancipation féministe. Je sais qu'on ne va pas faire avancer le débat de la condition féminine ici, mais j'ai eu la désagréable impression de subir 10 tomes, en tout, d'ébullition hormonale adolescente dans la cour du lycée au printemps. Les 'garçons', qu'on peine à appeler les hommes, dans l'histoire, louchent éhontément sur les opulentes poitrines généreusement offertes à leurs yeux, le disent, en rient, ou menacent pour pouvoir y mettre les mains, mettent finalement les mains - eh oui, le sexe, ça détend, et ils sont tellement stressés, ces pauvres personnages! - et le reste, et tout cela prend une place considérable dans le développement de l'intrigue. C'est un choix, bon, et c'est relativement bon enfant, mais ça a fini par me casser sérieusement les pieds. Pas au point de me décourager de lire le 3ème cycle, cependant. Et puis, à côté des héroïnes-victimes de Bourgeon, par exemple, celles-ci ont quand même leur mot à dire dans les ébats qui les attendent une fois par tome au moins... C'est pas si mal. Malgré tout, j'ai souvent levé les yeux au ciel en songeant que tout ceci me rappelait furieusement l'ambiance 'hippies en goguette' de la Croisière s'amuse, qui n'est quand même pas une référence prestigieuse. Allez, je ne veux pas finir sur une note négative, parce que ça serait injuste. C'est que je suis tatillonne sur ces questions.

Créée

le 15 févr. 2017

Critique lue 581 fois

1 j'aime

Critique lue 581 fois

1

D'autres avis sur Bételgeuse, intégrale

Bételgeuse, intégrale
essen_ko
4

Critique de Bételgeuse, intégrale par essen_ko

Massacrer une série, voila ce qu'a fait Leo avec son second cycle. La forme ne me dérange pas, meme si on marche sur les memes principes que Aldebaran : Une Mantrisse, un gouvernement bien méchant et...

le 8 nov. 2010

4 j'aime

Bételgeuse, intégrale
papi_zomblard
7

Critique de Bételgeuse, intégrale par papi_zomblard

Après Aldebaran la planète d'eau, voici Bételgeuse la planète de sable et ses intrigants iums. Certains personnages de la saga ont gagné en profondeur, d'autres ont tout simplement...

le 14 oct. 2010

4 j'aime

Bételgeuse, intégrale
elrenardo1
4

Simpliste et vain

Un ami m'a conseillé ce cycle de Léo et j'y suis donc entré sans à priori. Très vite, j'ai été exaspéré par la naïveté du propos à tous les niveaux. L'univers décrit est franchement peu fouillé et...

le 25 mars 2018

3 j'aime

Du même critique

Watchmen
ChristineDeschamps
5

Critique de Watchmen par Christine Deschamps

Il va vraiment falloir que je relise le somptueux roman graphique anglais pour aller exhumer à la pince à épiler les références étalées dans ce gloubiboulga pas toujours très digeste, qui recèle...

le 18 déc. 2019

23 j'aime

3

Chernobyl
ChristineDeschamps
9

Critique de Chernobyl par Christine Deschamps

Je ne peux guère prétendre y entendre quoi que ce soit à la fission nucléaire et, comme pas mal de gens, je présume, je suis bien contente d'avoir de l'électricité en quantité tout en étant...

le 9 sept. 2019

13 j'aime

5

Tuer l'indien dans le cœur de l'enfant
ChristineDeschamps
8

Critique de Tuer l'indien dans le cœur de l'enfant par Christine Deschamps

Civilisation : "État de développement économique, social, politique, culturel auquel sont parvenues certaines sociétés et qui est considéré comme un idéal à atteindre par les autres." Cela ne...

le 16 avr. 2021

11 j'aime

4