J'aime bien : chaque fois que je vois Chris Ware vanter un album contemporain, comme par hasard, on peut ressentir son influence sur l'auteur. N'empêche que c'est bon, voire meilleur que certains albums que Ware a pu faire depuis son incontournable Jimmy Corrigan.
Le récit est décousu, éparpillé, mais fonctionne bien, grâce à une cohérence thématique mais aussi des petits liens que l'on peut trouver entre les différentes histoires. Les personnages sont intéressants : des paumés de la vie, en quelques sortes, certains heureux, d'autres non ; ce que l'on peut constater c'est que le bonheur tient à peu dans ces récits, tandis que les malheurs peuvent vite paraître cruels même si dérisoires d'un point de vue extérieur (enfin ça dépend). C'est un peu flippant aussi. On trouve des conflits, malgré le ton plat général, et des résolutions intéressantes (parfois qui se retrouvent dans d'autres récits).
Le graphisme est très simple, sobre, schématique j'ai envie de dire, mais comporte quelques nuances malgré les visages inexpressifs. Le jeu de ligne fonctionne bien. La couleur rend les pages digestes (car je ne pense pas qu'une version noir et blanc soit aussi lisible). La typo, bien que réalisée par ordinateur, ne m'a pas dérangé, peut-être parce que tous les personnages sont un peu comme des robots et que le graphisme (depuis le découpage) est très schématique comme dit au début du paragraphe.
Bref, chouette album, je pensais que j'allais être déçu. Je ne serais pas étonné qu'on en fasse une adaptation cinéma un jour, ça fait vraiment penser aux films ricains indé, genre
The Myth of the American Sleepover.