Ce onzième tome de la saga "Billy Bat" se dévore encore plus vite que les précédents, Urasawa et Nagasaki ayant décidé, dans leur grande bonté, d'offrir à leurs fidèles lecteurs - quand même un peu déboussolés par les dérapages temporels et la multiplication infinie des personnages et des situations qui a caractérisé le manga jusqu'à présent - un recentrage sur le cœur du "mystère de la chauve souris" : nous allons enfin découvrir ici le secret du fameux rouleau que tout le monde recherche, voir ressurgir Billy des planches dessinées par Kevin (merveilleux moments où l'on voit "vivre" le travail de création du maga-kan), et surtout voir s'esquisser un semblant de structure dans l'écheveau de toutes les possibilités égrenées jusque là.
Ouf !! Ceci dit, pas le temps de respirer, ça repart de plus belle, cette fois avec l'impressionnante apparition d'un mystérieux personnage entouré de chauves-souris (le syndrome "Ami", ou "Monster", qui est quand même l'une des choses que l'on adore chez Urasawa, non ?), et la promesse d'un voyage au Pays Basque, qui enchantera forcément les lecteurs français.
Est-il utile de répéter, pour la nième fois, que l'art graphique et la narration d'Urasawa sont fantastiques, combinant lisibilité absolue, élégance divine, et dynamisme "cinématographique" ? Encore un tome excellent !
[Critique écrite en 2014]