Après un quatrième tome qui m'avait laissé sur ma faim, voici que le cinquième volume de "Billy Bat" tient les promesses de l'introduction de ce récit fascinant, qui prend de plus en plus le chemin d'être un nouveau "20th Century Boys". Urasawa bouche ici quelques trous de son histoire avec une narration jouant avec virtuosité entre les époques, cette fois du point de vue du "héros" de l'histoire, Kevin Yamagata, le créateur original du comic US "Billy Bat". Il nous offre un outre une histoire parallèle explosive, illustrant de manière certes manichéenne mais très impressionnante la violence anti-noirs dans un Sud qui voit les droits civiques comme une aberration, voire un crime : tout le talent narratif et émotionnel de Urasawa est dans ce détour historique qui enrichit le portrait qu'il peint de l'Amérique des années 60. Mais ce n'est pas tout, loin de là, puisque Urasawa continue à construire l'histoire de Lee Oswald - cette fois (et pas comme chez le Stephen King de "11/22/63", mais plutôt comme chez le Elroy de "American Death Trip") en suivant la classique théorie conspirationniste de l'assassinat de JFK -, et nous assène aussi un coup de théâtre final (de facture "urasawaienne" classique mais non moins efficace pour autant) quant à l'identité de son "Walt Disney" alternatif. Tout simplement brillant. [Critique écrite en 2013]

EricDebarnot
9
Écrit par

Créée

le 28 févr. 2016

Critique lue 215 fois

1 j'aime

Eric BBYoda

Écrit par

Critique lue 215 fois

1

D'autres avis sur Billy Bat, tome 5

Billy Bat, tome 5
Tinou
8

Critique de Billy Bat, tome 5 par Tinou

L’intrigue se poursuit en étant toujours aussi efficace. Le complot prend de l’ampleur et ce tome est parfaitement construit entre révélations et nouveaux questionnements. Le passage dans le Texas...

le 31 août 2017

Du même critique

Les Misérables
EricDebarnot
7

Lâcheté et mensonges

Ce commentaire n'a pas pour ambition de juger des qualités cinématographiques du film de Ladj Ly, qui sont loin d'être négligeables : même si l'on peut tiquer devant un certain goût pour le...

le 29 nov. 2019

205 j'aime

152

1917
EricDebarnot
5

Le travelling de Kapo (slight return), et autres considérations...

Il y a longtemps que les questions morales liées à la pratique de l'Art Cinématographique, chères à Bazin ou à Rivette, ont été passées par pertes et profits par l'industrie du divertissement qui...

le 15 janv. 2020

191 j'aime

115

Je veux juste en finir
EricDebarnot
9

Scènes de la Vie Familiale

Cette chronique est basée sur ma propre interprétation du film de Charlie Kaufman, il est recommandé de ne pas la lire avant d'avoir vu le film, pour laisser à votre imagination et votre logique la...

le 15 sept. 2020

190 j'aime

25