Le septième volume de Billy Bat nous offre le dénouement crucial de l'imbroglio politico-policier autour de JFK et de Oswald, un dénouement portant la marque bien reconnaissable des scénarios de Urasawa, puisque l'histoire avançant, si une certaine logique apparaît, les énigmes résolues sont immédiatement substituées par de nouvelles interrogations : qu'y a-t-il donc sur la lune que les Américains ne devaient pas découvrir trop tôt, et qui justifiait "l'exécution" de Kennedy ? Quel va être le rôle du petit Kevin dans l'avenir du monde ? Et surtout, comment rattacher cet épisode à l'odyssée nippone, aux manuscrits ancestraux ? On craint bien entendu que Urasawa et Nagasaki se soient désormais aventurés trop loin dans une voie sans issue à force de déployer leur fiction à travers les siècles et les cultures, et qu'ils ne rattachent jamais tous les fils de leur récit... En attendant, impossible de nier que ce volume fonctionne impeccablement, mélange parfaitement dosé de thriller ultra-réaliste (belle reconstitution politique de l'époque, qui évoque encore une fois le thriller de Stephen King, malgré des thèses absolument opposées...) et de fantastique conceptuel : Urasawa nous offre finalement une version alternative aux habituelles théories conspirationnistes sur la mort de JFK, soutenue par une virtuosité narrative qui n'est jamais prise en défaut malgré la complexité des situations et l'ambiguïté des personnages. Oui, ce tome 7 est l'un des sommets à date de "Billy Bat" ! [Critique écrite en 2013]