« Vroum » fait la moto
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le 20 oct. 2023
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Entre la noirceur cryptique de BLAME et la joyeuseté presque shonen de son futur Knights Of Sidonia, Biomega est une œuvre transitoire dans le parcours graphique et narratif de NIhei, tant elle cristallise les problèmes inhérents à ses précédentes créations que sa volonté de tendre à un résultat plus lumineux.
L'histoire part sur des bases connues pour qui a déjà lu du Nihei : une humanité à l'agonie, en proie à un étrange virus transformant la population en monstres, pourrait bien trouver son salut auprès d'une jeune fille immunisée par le virus. Cependant, deux corporations privées puissantes essayent aussi de mettre la main dessus, au risque de condamner davantage l'humanité. Dans une course contre la montre au côté de Zoichi, préparez-vous à un manga gorgé d'action.
Les luttes présentes dans Biomega sont à la fois intestines et stellaires tout en étant profondément destructrices, puisque leur carburant se trouve au sein de corporations privées sans scrupules. La rédemption de l'humain passe ici par une symbiose, thème cyclique de l'œuvre de Nihei, avec d'autres créatures en vue d'une amélioration génétique qui transcendera le modèle humain. Malheureusement, si le trait du mangaka sauve les meubles avec de splendides double pages et des structures graphiquement fouillées, son protagoniste principal, Zoichi, est d'une platitude sans nom. Véritable berserker synthétique, son invincibilité et la faible quantité d'informations le concernant en font un bien triste personnage, plat et sans intérêt à suivre
Pourtant, Biomega nous transporte. Peut-être pas aussi loin que BLAME, mais quand même assez pour avoir apprécié le trip cyberpunk/post apo. Chez Nihei, et ce depuis le début de son œuvre, les enjeux sont aussi titanesques que les structures filiforme qui servent de cadres à l'intrigue. Les protagonistes, dépassés par la démesure et le caractère souvent démiurge de leurs opposants, n'ont alors que leur force sur laquelle compter : nouvel ordre mondial, sauvetage de l'espèce humaine, destruction de la planète... Le programme est une nouvelle fois chargé et offre son lot de scènes dantesques.
Enfin, et ce même si Biomega a le cul entre deux chaises quant à sa direction (humour présent sous la forme de personnage, comme l'ours russe, ou même par l'apparition de quelques scènes de sexe, chose jusqu'à alors inexistante chez Nihei), il faut lui reconnaître une chose :il est l'élément final de la réflexion autour du perfectionnement du genre humain et de son prix à payer. Ainsi, à l'image des antagonistes de ce manga, Nihei expose l'humanité nouvelle et supérieure sous une forme hideuse, dénuée d'humanité, décharnée et spirituellement vide.
Créée
le 26 nov. 2023
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