Comics de sf réaliste, paradoxal ?
Bonjour à tous !
Que du bon chez Image comics en ce moment !
Image comics, 4ème éditeur de comics indépendant, une boîte en plein essor, édite pas mal de comics récents, plus léger que DC mais plus adulte que Marvel. Après le succès récents de comics comme Saga (que je lis actuellement), Fatale, Invincible et the Walking Dead, excellente série au succès reconnu, Image s'assume en tant qu'éditeur de comics que l'on qualifierai "d'auteur" au cinéma.
Black science est l'une de leur dernières réussites, avec Deadly Class, série très encourageante du même auteur, ou même MPH, qui tarde à sortir.
Le premier tome est sorti en VO, La suite est actuellement en cours d'écriture, les numéros 7 et 8 étant sortis dernièrement.
Note: 9/10
Scénario: 8,5/10
Dessins: 4,5/5
Encrage: 4/5
Colorisation: 4,5/5
Points positifs
- Contexte futuriste réaliste
- Personnages complexes
- Traitement non-subjectif, quasi-omniscient
- Flash-Backs
- Dessins originaux
- Colorisation sublime
- Énorme suspense...
Points négatifs
- ... Mais une fin assez dure...
- ... Et quelques situations incohérentes
- Caractérisation très banale des enfants
Critique
Rick Remender, qui avait récemment écrit Deadly Class et plusieurs comics Marvel comme Captain America, accompagné de John Romita Jr. au dessin, signe ici une de ses plus belles création, Black science, série de science-fiction très prometteuse.
L'histoire tourne surtout autour des personnages, leurs dilemmes et leurs conflits intérieurs. Une large gamme de protagonistes complexés, cherchant le bonheur dans une machine à remonter le temps qui au contraire les rendra malheureux. En fait, le saut dans le temps est plus vu comme un drame que comme une révolution. La machine est d'une certaine façon un McGuffin, un instrument qui leur permettrait de sortir de ce quotidien sans rebondissements. Grant cherche à s'échapper de la réalité par la science, qui est paradoxalement un moyen de rationaliser la réalité. Peu d'explications au niveau de la construction de la machine. Tout ce que l'on sait, c'est que c'est l'oeuvre de sa vie, inventée grâce à la "science noire".
Black Science est un récit singulièrement réaliste, où les personnages font leurs scènes de ménage dans un monde Apocalyptique, le tout reste cependant très vivant et intéressant. Les flash-backs nous aident à plonger dans l'histoire et nous présentent les personnages avant le drame.
Black Science est un comics de sf, ne l'oublions pas, et le futur est sacrément bien fait ! Plusieurs mondes alternatifs ou futurs (on ne sais pas vraiment) ont la caractéristique d'être fâcheusement tristes. Des soldats et magiciens indiens se battent face à des Allemands en tenue de guerre, des crapauds sadiques entrent en confrontation avec des hommes-poissons jaunâtres, etc.
Le tout un peu caricatural cherche à montrer que les problèmes ne se règlent pas en les fuyant, mais en les confrontant (ici les personnages fuient la réalité).
Matteo Scalera livre des dessins précis et réalistes et confirme sont trait vif par un encrage agressif très réussi. Dean White à la colorisation s'adapte parfaitement au reste pour une colorisation sublime variant les teintes sombres et métalliques.
Au final, on a un comics de sf réaliste, aux personnages réussis qui se confrontent après un drame, remettent en cause leurs valeurs dans un monde futuriste Apocalyptique, le tout accompagné du trait vif de Matteo Scalera et de la colorisation impressionniste de Dean White.