Blackest Night: Green Lantern Corps par Kab
Un arc massif divisé en plusieurs parties bien distinctes par Tomasi.
La première partie intitulée Hungry Heart constitue la bagarre entre les Black et les Green Lantern, beaucoup de héros sont exploités et le scénariste allie avec brio combat mental et lien profond entre les morts et les vivants et affrontement purement spectaculaire. Tous les personnages mis en avant depuis le début du run de Tomasi sont présents sauf Yat pour des raisons évidentes. Même Salaak, peu présent a le droit à quelques très bonnes scènes montrant un peu de son caractère que l’on connaît bien peu qui casse avec son attitude dévouée et toujours cordiale. On voit là un Lantern aux fonctions impressionnantes et clairement le bras droit des Gardiens.
Tomasi profite de BN pour ramener Jade et confronter Kyle au choix récent qu’il a pu faire ou exploiter le passé de certain personnage comme Killowog ou Arisia qui luttent contre des personnes de leur passés.
La seconde partie se nomme Red Badge of Rage et se concentre plus sur Guy Gardner qui fou de douleur devient un membre des Red Lantern. Le scénariste allie encore une fois avec brio les touches psychologiques. On voit Guy lutter intérieurement contre la possession le tout représenté par les couleurs verte et rouge mais aussi du bon gros fight bien classique et jouissif.
A noter que depuis le début de cette série, Mogo joue un rôle relativement important et semble très apprécié des scénaristes successifs à tel point qu’il en devient vital dans ces deux histoires.
La troisième partie n’est en réalité qu’un seul épisode, très lié à ce qui se passe sur terre. Si les deux précédentes histoires peuvent être lues un peu indépendamment du crossover, là, il faudra atteindre un certain point dans la mini Blackest Night pour lire ce numéro intercalé. Bizarrement, c’est celui que j’ai le moins aimé. C’est assez brouillon, on ne comprend pas trop ce qui se passe ni les enjeux (surtout quand on lit BN ou GL en parallèle). On retrouve les héros de nouveau confrontés à des proches, ça ne change pas trop. Pourtant, il y a de bonnes idées comme le retour du côté militariste du GLC qui avait été mis en avant pendant un temps. Les héros terriens notamment Guy sont de vrai adjudants beuglant leurs ordres à leur troupes et c’est assez bien fait.
La dernière partie est une conclusion de Blackest Night mais aussi du run de Tomasi qui quitte le titre (mais pas l’univers car il lance une nouvelle série Emerald Warriors centrée sur Guy Gardner). Le scénariste en profite pour conclure ce qu’il avait lancé depuis son arrivée durant le crossover Sinestro War.
C’est assez difficile de résumer car il s’en est passé des choses. Peter a longtemps travaillé sur les retombés de la guerre contre la couleur jaune, que ce soit au niveau des personnage et du Corps en général.
Il a fait en sorte que les Gardiens s’enferment de plus en plus dans une bulle émotionnelle allant même jusqu’à interdire les relations amoureuses entre les membres de leur police intergalactique, ce qui amena de nombreux départ et des bruits de mécontentement.
L’aspect familial et relationnel a été bien mis en avant dans des histoires comme Eye of the Beholder où des membres du groupe de Sinestro s’en prennent aux familles des rookies ou encore dans Sins of the Star Sapphire où Kryb s’en prend aux enfants de Green Lantern, les enlevant pour qu’ils deviennent les siens.
Les personnages aussi ont été très travaillés, Peter Tomasi assurant ce qu’avait lancé Dave Gibbons sur la série. Il utilise lui aussi les nouvelles recrues comme Isamot, Natu, Iolande, Vath. Il se sert aussi de ce qu’impose Geoff Johns via ses histoires sur Green Lantern pour développer lui aussi de nouveaux personnages. C’est le cas de Kryb, un membre du Corps de Sinestro ou encore de Miri des Star Sapphirs. En fait, c’est Tomasi qui va apporter la cohérence manquant à Johns sur Green Lantern. Là ou le scénariste d’Hal utilisera de gros sabots pour amener la guerre des couleurs et traiter son Blackest Night, Tomasi utilisera plutôt la finesse et approfondira le pourquoi du comment. Ce fût le cas pour les sapphirs où Johns nous rapporte qu’il y en a plusieurs et puis c’est tout. C’est Tomasi qui expliquera le pourquoi du comment et enverra même les gardiens en mission diplomatique... Je ne parle pas de Blackest Night qui chez Johns s’avère juste être l’invasion des morts vivants alors que pour le scénariste de Green Lantern Corps, il s’agit de bien plus que cela.
En plus de ses nouveaux personnages, des vieux de la vieille comme Kyle, Guy, Bzzz, Salaak, Mogo et Killowog n’ont pas été oublié, Guy et Kyle ayant bien évidemment la part belle, les deux personnages évoluent considérablement (le fait le plus marquant étant leur déménagement permanent sur Oa) et une relation très spéciale s’installe entre les deux. Ils sont comme des frères.
Les développements ont donc été bon train mais le scénariste n’oublie jamais d’apporter une énorme dose d’action. Les personnages font face à des épreuves de plus en plus terribles, les touchant autant physiquement que mentalement et l’action est toujours omniprésente. Personne n’est à l’abri d’un coup fatal et c’est un bon point, le scénariste tenant à nous surprendre et y arrivant très souvent.
Le seul défaut que je ferais à Tomasi c’est d’avoir oublié le côté flic de l’univers des GL. Il en a fait la plupart du temps un groupe militariste mais pas policier et c’est un petit peu dommage. J’aurais aimé voir un peu plus cet aspect et une mise en question un peu plus grande de la nuance entre force policière et armée.
Au dessin, c’est aussi le départ de Patrick Gleason et là, c’est une grande perte pour le titre. Le dessinateur est là depuis le renouveau de la série et son style est tout simplement superbe et fait pour cet univers. Ses planches sont superbes, détaillées, dynamiques et très expressives. Il maîtrise aussi bien les grands combats spatiaux que les moments de discussions intimes ou les scènes d’horreurs les plus crues. Dommage qu’il est parfois eu besoin d’un artiste fill-in même si ce fût assez rare. Bref, un artiste à suivre (surtout qu’il reprend avec Tomasi Batman & Robin après le départ de Morrison) qui a la grande classe !