Commençons par ce qui m’a « dérangé » dans les blacksad, ça ira vite : et bien en fait, une seule chose, le format ! 55 pages c’est trop court ! Quel bonheur ça aurait été de suivre une aventure sur 200/300 pages, avec une intrigue prenant son temps, des personnages restant en vie un poil plus longtemps, des relations qui prennent davantage le temps de se construire, et pourquoi pas un peu de contemplation avec des dessins en double page (comme les pages 34/35 de l’Enfer, le silence)
Parce que nom de dieu, même si ça a été dit et redit, c’est tellement beau qu’il ne faut pas craindre de se répéter ! Les dessins/couleurs de Guarnido sont incroyables ! Je suis très loin d’être expert en la matière mais même un néophyte comme moi est impressionné : par le sens du détail, les jeux de lumière, le réalisme des expressions, c’est tout simplement magnifique.
Et quid de l’ambiance, des scénar et intrigue s ? Et bien on pourrait croire à la lecture du 1er tome qu’on est dans un mode polar années 40/50 à la Raymond Chandler : un détective, un meurtre, une enquête, des témoins, etc… du classique quoi. J’y ai cru au début, ce qui m’a un peu déçu. Connaissant la réputation des Blacksad je m’attendais à plus.
Le plus je l’ai eu avec les tomes 2, 3 et 4 : des intrigues plus ficelées et qui côtoient quelques maux de la société Américaine : ségrégation, maccarthysme, drogue, armement atomique, corruption. La série prend alors une autre dimension qui atteint son paroxysme dans le 4eme tome, magnifié par une représentation très inspirée de la ville la plus cool des US (du monde ?) : la Nouvelle Orléans ou NOLA pour les intimes.
Pour finir, je pense relire ces BD dans quelques temps, elles méritent une seconde lecture qui permettra de mieux profiter des sublimes dessins.