Quand un récit personnel ne vous touche pas
Tout ça pour ça? C'est ce que je me suis dit en refermant le gros pavé qu'est Blankets. Ce roman graphique apparaît dans une quantité incalculable de recommandations personnelles, c'est presque comme si les mots 'roman graphique américain' suffisaient à invoquer un "lis Blankets c'est trop bien".
En fait Blankets m'a beaucoup fait penser à un roman graphique d'Alec Longstreth, où celui-ci raconte ses études, sa post-adolescence, sauf qu'en fait c'est assez chiant. Dans Blankets, c'est le même topo. Craig Thompson raconte toute son enfance, son adolescence, sa vie de post-ado entouré de bouseux catholiques.
Le récit est joli comme une première histoire d'amour mais hélas un peu chiant et surtout empreint d'un misérabilisme qui rebutera jusqu'au lecteur le plus philanthrope.
[Spoiler] Entre la famille pauvre, les agressions sexuelles du baby sitter, le physique pas facile, les intégristes religieux omniprésents, les handicapés mentaux, le divorce, les maladies et la conversion finale au punk-rock, trop c'est trop [/spoiler]
Je ne me suis absolument pas reconnu dans le récit catho et un peu coincé de Thompson. La faute peut-être à sa vision et à son récit très américain et donc à mille lieues d'une adolescence française peut-être? De notre côté de l'Atlantique la religion est morte, la course à la popularité au collège beaucoup moins omniprésente, seul l'ennui est partagé. Il me parait donc important de nuancer les critiques dithyrambiques dont Blankets fait l'objet parmi le public des amateurs de romans graphiques toujours plus nombreux.