C'est quoi le bonnet d'Inoue ?
C'est un énorme gachis.
Bleach commence extrêmement bien, dans cette catégorie shonen formatée ; Le sujet est lancé tout de suite, sans lourdeurs, avec un humour débile, mais qui fait mouche, bien plus constant sur la longueur que celui d'un Naruto et bien moins enfantin que celui d'un Dragon Ball.
[Pas de spoil dans ma critique, soyez tranquilles]
Ichigo, lycéen, capable de voir les fantômes, se voit accidentellement endosser le rôle d'un "shinigami", un dieu de la mort, charger d'exorciser les âmes et de foutre un coup de pied au cul des Hollows, les mauvais esprits, les monstres.
Les premiers volumes sont sympathiques, les personnages hauts en couleur, c'est drôle, le trip fantômes/lycée bien jap' fonctionne, on est loin des scénarios aux chemins classiques empruntés dans leurs débuts par des One Piece, Naruto et consorts. L'humour atteint son paroxysme avec l'apparition de Kon, une peluche qui finira par servir de mascotte à l'oeuvre.
Volumes 6/7, les choses s'accélerent, Ichigo le héros, affronte quelques ennemis plus puissants mais doit surtout faire face a d'autres shinigamis, en vérité les premiers à lui servir d'adversaires ; Jusqu'ici il n'en avait connu qu'une seule, et alliée. Une cuisante défaite plus tard et c'est le départ en circonstances particulières pour le monde spirituel.
Bleach change alors de visage pour se tourner vers les combats entre shinigamis (portant tous des sabres aux capacités diverses) et une intrigue plus proche d'un St-Seya : Affronter de plus en plus d'invincibles guerriers pour sauver la demoiselle en détresse.
Sauf qu'ici, le dénouement de l'arc est assez remarquable, Tite Kubo, l'auteur ayant eu un coup de génie. De son propre aveu, il s'agit d'un scénario improvisé au fur et à mesure ; Pourtant c'est bien fait. On tient ici 20 volumes très bien ficelés, un très bon manga.
D'autant que le trait de Kubo, possédant un certain charme au début, devient extremement stylé par la suite. Génial. Fin du deuxième arc, vivement la suite, non ?
Non.
Les volumes 19 et 20 sont l'age d'or de Bleach (pour le moment, en tout cas, la série n'est pas terminée). Apres, le syndrome St Seya s'aggrave et c'est la débacle, la descente aux enfers :
Bleach part en boucle. On reprends les mêmes ficelles (sans les dénouements surprise) et on recommence, avec la demoiselle à libérer, la série de sous-méchants, de méchants et de la dizaine de "boss" à abattre. Sans finesse. Affreux.
Bien sur, le dessin déchire toujours sa génitrice, les personnages vont et viennent, nombreux et variés, mais plus d'interet. L'humour, plus rare ne touche plus. Les combats s'essoufflent, à la manière de la période Cell de DBZ : On ne fait plus la différence entre les puissances de personnages que par leurs paroles ("oh il est plus fort que moi, je ne peux pas le vaincre"), et le shinigami aux cheveux oranges gagne certains combats simplement en augmentant subitement de force, sans explication précise parfois.
De temps en temps des choses interessantes (ce qui se cache en Ichigo vaut le coup d'oeil). Souvent l'ennui. Tite Kubo déclenche alors la guerre entre deux camps, Shinigamis et hollow. Mais il s'agit d'une escarmouche sans interet, et le grand méchant, grand atout de Bleach, machiavélique et charismatique deviendra dans les volumes à paraitre en France, un bien piètre adversaire final de cet arc.
Peut-etre la suite apportera-t-elle un souffle nouveau à la série ? Je l'espere sincèrement. En attendant, je pleure sur la tombe d'un manga qui partait bien mais qui offre aujourdhui et depuis une quinzaine de volumes, un scénario et des combats pitoyables. Bleach, ou comment passer du haut du panier "Shonen", à la ramasse facile façon Les Chevaliers du Zodiaque.
Dommage.