Si je vous dis Yasuhiro Nightow, ça vous parle ? Et si j’ajoute Trigun ou encore l’anime Gungrave où il était le chara-designer ? Là je pique peut-être votre curiosité… du moins j’espère. Eh bien, sachez qu’une fois la série Trigun Maximum terminée au Japon en 2008, Yasuhiro Nightow a directement enchaîné avec Kekkai Sensen connu chez nous sous le nom de Blood Blockade Battlefront. Cette série composée de 10 tomes est disponible chez Kaze depuis le 6 avril dernier, c’est donc avec grand plaisir que je vous partage avec vous mon ressenti suite à la lecture de ce premier tome de Blood Blockade Battlefront.
Cela fait 3 petites semaines que Leonardo Watch, photographe débutant, a débarqué à Hellsalem’s Lot. Il y a encore 3 ans, cette ville n’était autre que la ville de New-York, mais désormais ce monde et un univers parallèle ne font qu’un en ce lieu suite à l’apparition d’un portail dimentionnel. Depuis l’ouverture de ce monde parallèle, des monstres débarquent à tire-larigot à Hellsalem’s Lot semant le chaos à tout-va. C’est un peu le bordel, on y trouve de tout : moult organisations terroristes, la mafia, une ribambelle de criminels en tous genres et même des sectes d’ordre religieux. Pauvre Leonardo qui débarque ici, histoire de réaliser un petit reportage et le voilà embarqué dans un enchaînement de péripéties, le faisant même intégrer Libra, une sorte d’organisation secrète qui tend à maintenir le bon équilibre en ville.
C’est d’ailleurs à Libra que Leonardo va faire la rencontre de Chain, Zapp et Klaus, des personnes qui sortent de l’ordinaire et c’est peu dire. À Libra on recrute des gars certes, mais des gars pas comme les autres et Klaus, entre autre, en est la preuve…
Je n’ai pas eu l’occasion de découvrir la série animée Blood Blockade Battlefront, qui est d’ailleurs disponible en streaming chez ADN, mais j’essaierai de corriger cela dès que possible. Toutefois, j’ai vu la série et le film Trigun, alors certes ce n’est pas l’œuvre manga originale de Yasuhiro Nightow mais l’univers et l’humour retranscrits dans ces adaptations me plaisaient assez. Du coup, je me suis dit que cette fois-ci je ne manquerai pas de lire Blood Blockade Battlefront, sa nouvelle série distribuée en France. Mais avant toute chose, j’ai procédé à quelques recherches de planches du manga Trigun, afin de connaître un peu les traits d’antan de l’auteur pour le comparer avec celle disponibles dans ce premier tome. Personnellement, je trouve que la différence n’est pas énorme. Certes Blood Blockade Battlefront est plus abouti que Trigun mais rien de transcendant. On reconnaît le travail de Yasuhiro Nightow qui reste malheureusement imprécis à de nombreuses reprises. Par moments on a l’impression que les traits sont vraiment faits à la va vite. Serait-ce une sorte de marque de fabrique de l’auteur ? Personnellement, ça ne me choque pas, mais cela pourrait en rebuter certains.
Une chose me chiffonne tout de même au niveau de ses dessins : ils sont trop inégaux. Bien que la plupart soient pauvres, il n’en demeure pas moins que par moments on profite de doubles pages (52-53 ou encore 136-137 par exemple) bien plus travaillées. Même chose pour les décors où les vignettes sont bien plus souvent vides d’arrière-plans que bien fournies. On constate donc une certaine irrégularité dans les décors proposés au fil du tome. Maintenant, ce n’est pas ce qui m’empêche d’apprécier une bonne histoire où un univers particulier. Il est vrai qu’avoir de beaux décors, un bon scénario, un univers qui nous botte est appréciable, mais les décors ne font pas tout. Justement c’est le cas ici pour moi car, pardonnez-moi le terme, j’ai kiffé l’ambiance retranscrite dans ce premier tome. Ça pulse dès les premières pages et ça enchaîne avec de bonnes poursuites bien rythmées, ça pète dans tous les sens, un peu comme dans Trigun.
Force d’avancer dans la lecture et de constater des décors pauvres, j’ai plutôt bien été saisi par l’univers et la ville d’Hellsalem’s Lot dans lesquels nous plonge Yasuhiro Nightow. J’y trouve un certain charme, après les goûts et les couleurs de chacun c’est autre chose. Quoi qu’il en soit, ce premier tome a su me convaincre malgré quelques défauts car j’aime le boxon que l’auteur nous propose ici. On ressent la variété que ce soit dans les actions menées ou encore au niveau des divers personnages qui disposent tous de leur propre caractère. Une belle fille, un leader qui pète les plombs et qui dégomme tout, un beau gosse séducteur et un peureux, le choix est large, bien imaginé et cela fait plaisir de découvrir la réaction des divers protagonistes dans telle ou telle situation. Même entre eux l’action fait plaisir à voir lors de querelles. Bref, une équipe qui a son charme. Mon choix est peut-être standard mais j’aime la dégaine et les comportements de Klaus (le leader), assez bourrin. Après, dans un tout autre style, le photographe Leonardo me fait bien marrer, surtout quand il s’embrouille avec Zapp (le beau gosse).
Je dirai que Blood Blockade Battlefront intègre un peu tout et n’importe quoi. Il y a du surnaturel, des combats, des poursuites, des prises de têtes, ça bourrine sévère et je trouve cela plutôt jouissif. Cela ne plaira pas forcément à tout le monde, mais ce premier tome est assez intéressant, on cerne déjà la belle équipe qu’intègre Leonardo. Je suis impatient d’en savoir davantage tant l’univers est sans temps mort et ça me plaît. On a de l’action, de l’humour, un univers bien maitrisé et même une postface de l’auteur à la fin du tome. Par contre, je trouve dommage que le papier soit un peu trop léger pour le prix auquel il est affiché.
« Un manga sans limite où l’action se mêle à un univers bordélique. C’est ce qui fait le charme de Blood Blockade Battlefrond et qui rend cette série intéressante, un peu WTF même mais on aime ça ! »
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