Nekketsu Blues
Ce premier tome d'un manga qui a eu, par ailleurs, de (très) bons échos critiques, a certes quelques qualités: un dessin efficace, à défaut d'être génial, car le tout reste hyper classique/basique,...
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le 24 déc. 2018
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Ce premier tome d'un manga qui a eu, par ailleurs, de (très) bons échos critiques, a certes quelques qualités:
Voilà pour les qualités. Malheureusement, le récit qui nous est proposé souffre de gros défauts, un peu éliminatoires en ce qui me concerne, notamment parce que, comme le suggère le titre de cette critique, l'auteur gère à mes yeux extrêmement mal la (très envahissante) dimension nekketsu de son oeuvre (pour rappel, le nekketsu - soit le "sang bouillonnant" en japonais - désigne les œuvres, souvent "d'apprentissage", véhiculant l'idée que toutes les difficultés peuvent être dépassées par l'effort et la motivation du personnage principal) ...
Pour commencer, le mangaka tombe tout de suite dans le panneau consistant à assimiler l'activité musicale à une activité sportive ; il ne s'agit donc pas uniquement de s'éclater, de s'amuser, en jouant de la musique, non, il s'agit de le pratiquer immédiatement à un niveau professionnel, et d'être tout simplement "le meilleur" joueur de saxo du Japon (voire du monde! pour paraphraser un anime cher à mon cœur) ; ne partageant absolument pas ce genre de philosophie autour de la pratique musicale, le discours ambiant m'a donc semblé très irritant.
Passons outre: l'intérêt du manga aurait été, du moins, de constater les progrès réguliers du personnage dans la maîtrise de son instrument, tous ses efforts réalistes en vue d'atteindre son but (à l'instar de ce que proposait un excellent manga comme Beck par exemple, en tout cas dans ses premiers arcs). Or, ici, 2e gadin d'ampleur avec un autre choix scénaristique assez désastreux: car, en effet, comme s'il sortait tout droit de la cuisse de Jupiter, notre héros, au bout de 50 pages...est déjà un saxophoniste d'exception, formé totalement en autodidacte en écoutant des cds de jazz dans sa chambre et après s'être entraîné chaque jour une année ou deux sur les bords d'une rivière. Le tout sonne totalement improbable (même si sans doute pas totalement impossible), mais se révèle surtout peu judicieux au niveau de la dynamique global du récit: du coup, les seules épreuves que va avoir à affronter notre héros est...de vraiment faire reconnaître son (indiscutable) talent.
Le tome se termine d'ailleurs sur un flash-forward ultra-maladroit où différents personnages rencontrés au cours des pages précédentes se remémorent leur rencontre avec le génie, et comment ils ont compris immédiatement qu'ils étaient en face du nouveau Duke Ellington. Le scénario n'ayant pas peur d'empiler les clichés, on comprend vite que chaque personne qui aura l'insigne honneur d'écouter jouer notre héros fondra en larmes "sans savoir pourquoi" et verra toute sa conception de l'existence (et pourquoi pas de l'univers) remise en cause...(!)
Vous l'aurez compris, l'ensemble m'a semblé particulièrement indigeste du fait de ces choix scénaristiques déplorables ; en fermant le tome, mon envie de continuer la série s'était déjà évaporée, tant le récit semble fermé et, disons-le, de peu d'intérêt tant il semble téléguidé.
Une déception importante, donc, en ce qui me concerne. Beck peut dormir sur ses deux oreilles, ce n'est clairement pas ce manga qui viendra le détrôner!
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le 24 déc. 2018
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