Comment dire sans fâcher personne ? J'ai trouvé là le portrait d'une génération égarée qui m'a provoqué plus de pitié que d'incompréhension encore. J'imagine que je ne suis pas dans le public ciblé, question de génération, mais aussi de conviction qu'on peut faire quelque chose pour n'importe quel jeune en perdition pour peu qu'on s'intéresse un peu à lui à temps. Bref, cette histoire désespérante, qui court sur bien trop de pages à mon goût, n'est pas de nature à redonner confiance en l'être humain ou à envisager l'avenir avec optimisme. Le choix des outils graphiques pour illustrer ce malaise peut sembler adéquat, si on considère le ton de l'ensemble, ou attentatoire à la santé oculaire, au choix. Vous devinez le mien. Quand on est issu de la tradition franco-belge, il va sans dire que ce mode d'expression graphique, agressif, constitue une sorte de métaphore de l'opération dentaire sans anesthésie. Rajoutons à cela que je ne comprends rien aux motivations des personnages paumés qui s'agitent mollement dans les cases, que je ne connais aucune des chansons citées (et que je m'en réjouis...) et que les dialogues me donnent envie de sauter sur un stylo rouge pour biffer toutes les formes incorrectes, bref, ça n'était pas une lecture pour moi, mais j'ai pu travailler sur ma thèse sur la nécessité de la bienveillance en milieu culturel hostile.