Je ne sais pas vraiment par où commencer, je pourrais faire une intro classique présentation des auteurs, de l’œuvre, mais comme je fais ma critique sur le tome 7 j'imagine que ceux qui la liront en savent déjà pas mal au moins sur l'histoire, si ce n'est sur les auteurs.
Du coup j'ai décidé de parler de moi, comment j'ai connu Sixth Gun. Ah oui, ce sera pas une critique du tome, mais quelque chose de plus général sur la série dans son ensemble, ce que j'ai ressenti en la lisant (le tout sur fond de Oh Hiroshima dans les oreilles).
J'ai acheté le premier tome vers le lancement de la série en France, y'avait la fameuse offre "10€ prix de lancement". Je ne connaissais pas grand chose aux comics à l'époque (je ne prétends pas en savoir beaucoup plus aujourd'hui), je venais tout juste de me lancer dans le milieu. Pour info je suis pas un grand fan des superhéros Marvel et DC, dans le sens où si on souhaite se lancer là-dedans, il faut à la base être très renseigné, on est souvent perdu au début, etc ... Je regardais donc le rayon Comics Indé de ma librairie quand je suis tombé sur le tome 1, à 10€ donc. Je l'ai feuilleté, le dessin m'a beaucoup plus (Brian Hurtt : Queen and Country, Damned, Gotham Central; vous noterez la fausse culture en choppant des infos pendant la rédaction de la critique) et j'ai décidé de l'acheter par curiosité.
Sixth Gun, c'est un western fantastique, parlant d'armes aux pouvoirs terrifiants, avec des personnages charismatiques pour la plupart, sinon monstrueux.
Les personnages tiens, parlons-en. On a la classique distinction gentils/méchants, propre à chaque récit, et le travail sur les méchants, soyons honnêtes, n'est pas très impressionnant. On reste sur l'archétype des sales gueules avec un objectif maléfique, blablabla, ...
Les gentils, à l'inverse évolue sensiblement au fil des tomes. L'héroïne naïve n'ayant connu que sa ferme, sorti de sa routine par un événement tragique se verra véritablement transformée dans son aventure. J'ai pas vraiment les mots pour décrire cette évolution, elle est même plutôt banale en fin de compte, dans la juste logique des choses. Mais je l'ai trouvé.. intéressante. Au fil des tomes, l'histoire se dévoile, on en apprend plus sur les personnages (gentils) et on se rend compte qu'ils sont humains. Je veux dire, ils font ce qu'ils pensent être bien à faire, suivant leurs intérêts mais sans pour autant compromettre leur quête, devant parfois être eux-mêmes cruels envers les autres.
Mais parlons un peu de leur quête, qui consiste à récupérer les Six (avant les méchants), des armes aux pouvoirs fabuleux et terrifiants, qui sont apparues depuis la nuit des temps, et ayant pris des formes différentes selon les époques : gourdin, épées, et dans le cas qui nous intéresse, des révolvers. Une fois réunis, elles permettent au possesseur de changer l'histoire. De créer, à proprement parler, sa vision du monde. C'est là que les gentils interviennent avec la ferme intention d'empêcher cela, avec comme ultime but, détruire (comprendre effacer de l'histoire) toutes traces d'existence des Six.
La série s'arrête comme elle a commencé : par un bordel pas possible. Tous les codes propres à la série sont conservés, le western donc, mais aussi le fantastique qui au fil des tomes s'immisce davantage dans la narration pour aboutir à quelque chose de poussif. Effectivement, la narration est souvent... Imparfaite. Le fantastique, bien que plaisant, fini comme je l'ai dis à rendre l'histoire moins fluide, sachant que la plupart du temps il apparait sans grandes explications, et peut parfois nous faire perdre le fil en mode "Boarf, c'est qu'un aigle géant". Parce que bien sûr, c'est banal de croiser un aigle géant.
Malgré ses défauts, je ne pus m'empêcher de ressentir un vide après ma lecture. Cela faisait bien 2 ans que je suivais cette série, je m'étais attaché aux personnages (notamment Drake) bien qu'ils soient tous un peu clichés, l'histoire me plaisait. Je me souviendrais surement longtemps avec une pointe de nostalgie mon impatience entre chaque tome.
J'ai beaucoup aimé, et c'est avec regrets que l'histoire se termine là où tout commence.