Boris l'enfant patate est une lecture assez intriguante. Elle plonge le lecteur dans l'univers d'Anne Simon. Univers qu'elle semble travailler depuis quelques BD déjà (Boris.. est le troisième album se situant dans la série « les contes de Marylènes »)
Si l'univers de la bd se veux résolument fantastique, (on y croise des femmes-frites soldates, une sorte de chat sphinx et autres fantaisies.) Anne Simon parle beaucoup de notre monde. L'autrice revisite notre histoire moyenâgeuse via des lutes incessantes pour la couronne et donc le pouvoir sur le royaume. Mais l'intelligence du scénario et de se baser sur une source de pouvoir actuel. L'argent et la consommation. Boris l'enfant patate qui veux devenir roi va manipuler le peuple pour le rendre addicte aux frites et à la bière (à la graisse et à l'alcool quoi). Cela dans le but d'avoir un pouvoir sur les personnes vivant dans le royaume en les manipulant. La fin et les moyens sont donc assez actuels (bien que simplifié).
Au premier coup d'oeil, on pourrait croire tenir entre les mains une œuvre drôle et doucement poétique (ce fut mon cas). Et c'est une erreur, Anne Simon dessine plutôt une bande dessinée amère et drôlement cynique. On sourie à plusieurs reprises mais d'un rire plutôt pincé.
Le ton original et réussi bien que surprenant est très bien illustré par un dessin sombre et poétique tout en étant drôle à la fois.
Le récit ne s'envole jamais mais reste captivant de bout en bout. Il est cependant conseillé de connaître ce qui s'est passé dans les deux tomes précédents afin de pleinement apprécier la lecture. Ce ne fut pas mon cas et j'ai bien réussi à suivre l'histoire mais certains aspects du récit furent un peu gâché par ma méconnaissance de l'univers de la bd.
Une œuvre très sympathique, drôle et divertissante sans être indispensable.