Bride Stories, tome 1 par Gwen21
Je ne peux pas vraiment mettre plus côté note et pourtant je m'en veux un peu de ce verdict mitigé car "Bride Stories" de Kaoru Mori me semble graphiquement irréprochable. Encore que je manque réellement de recul et d'expérience pour en juger puisqu'il s'agit ici pour moi d'une grande première. En effet, c'est la première fois que je me plonge dans un manga.
Curieuse et éclectique dans mes choix de lecture, je voulais m'y mettre depuis un moment et après une consultation approfondie des avis d'adeptes sur Babelio, je me suis décidée pour celui-ci, impatiente de découvrir la destinée d'Amir, jeune femme de 20 ans, appartenant à un clan nomade d'Asie Centrale, à laquelle on donne pour époux Karluk, âgé de... 12 ans !
C'est donc motivée et avec une grande envie de satisfaire ma curiosité que je me suis lancée dans ma lecture... pour me heurter très vite à un premier écueil qui ne m'avait pas traversé l'esprit : le sens de lecture inversé ! J'ai eu énormément de mal à comprendre comment lire les planches et sans les conseils judicieux de florencemullot, il est possible que j'eusse renoncé...
Au-delà des dessins que j'ai trouvés somptueux et qui m'ont transportée dans un pays et une culture qui m'étaient totalement étrangers, j'ai été gênée par le manque de repères temporels. Impossible de me situer dans le temps et quand j'avais enfin mentalement projeté l'action quelque part entre le XIIIème et le XIXème siècle (oui, je sais c'est large !), voilà qu'on me parle d'antalgiques pour soigner un homme pris de fièvre... Une dissonance qui a fait déraper mon cerveau et a brouillé mon intérêt pour le récit...
***ALERT SPOILER***
Ce dernier est structuré sous forme d'histoires courtes, liées les unes aux autres, comme les épisodes d'un dessin animé nippon diffusé à la télé. Chaque histoire s'inscrit dans la vie quotidienne d'Amir et Karluk, ce drôle de couple adolescent vivant dans la maison familiale au milieu d'une tripotée de parents : frères et sœurs, père et mère, aïeux, hôtes... Cette vie en smala est paisible dans l'ensemble, peut-être trop à mon goût, les membres de la maisonnée sont tous bienveillants (trop ?) les uns envers les autres et même si j'ai éprouvé un réel intérêt à découvrir toute la richesse culturelle et artisanale qui caractérise ces peuples nomades ou sédentarisés depuis quelques générations, je n'ai pas ressenti beaucoup d'affection pour les différents protagonistes de "Brides Stories". J'ai à peine été touchée par la sollicitude d'Amir quand son jeune époux est tombé malade et je n'ai pas vibré pour leur relation naissante. Les personnages qui m'ont le plus attirée et séduite sont justement les "méchants", le frère et les cousins d'Amir ayant pour mission de la désunir à Karluk et de la ramener au clan.
Découvrir "Bride Story" m'a un peu fait l'effet d'une sympathique porte ouverte vers un passé et une contrée inconnus mais sans vraiment me chamboulée, un peu comme si j'avais visité une exposition ; mon intérêt aura été éveillé mais pas contenté. Peut-être est-ce un fait exprès qui invite à se plonger dans le second tome ? C'est ce que me laisse penser la post-face de l'auteur, en tout cas. Je pense sincèrement qu'il m'a manqué un petit quelque chose pour vraiment me passionner pour ces chroniques d'Asie Centrale, sans doute le fait de faire brusquement connaissance avec la situation et les personnages principaux sans rien connaître de ce qu'ils étaient avant le début du récit m'a perturbée.
Un dernier point, sans aucun doute très naïf, et j'en resterai là de mes états d'âme, de peur de vous lasser : la monochromie graphique est-elle un fait commun à tous les mangas ? C'est une grande frustration devant de tels décors et de tels dessins de ne pouvoir saisir le récit dans la chatoyante atmosphère d'une polychromie qui, à mon sens, lui donnerait bien plus de saveur !