La Horde du contrevent par Gwen21
Comme je déteste interrompre une lecture avant le dénouement, c'est forcément un peu avec la mort dans l'âme que j'abandonne celle de "La Horde du Contrevent" à la page 491 (sur 701). Pourquoi s'arrêter en si bon chemin, vous direz-vous peut-être ? Si près du but ?
C'est qu'en vérité, pagination inversée oblige, le but est encore très loin et que je lutte déjà depuis un long moment, depuis la première ligne de ce récit pour m'accrocher à l'histoire et avancer, contre vents et vents, au rythme de cette troupe de pourfendeurs des airs jusqu'à l'Extrême-Amont, but ultime de leur odyssée.
Il n'aura hélas pas suffit que Gallimard dote son Folio d'un précieux marque-page mémo listant les 23 protagonistes composant cette troupe d'élite pour que j'y retrouve mes petits. En plus de 200 pages, toujours aucun lien ne me relie à quelques uns de ces intrépides héros ; pour aucun je n'éprouve affection ni même empathie.
Bref, je ne disserterai pas davantage sur cet échec, d'autant plus regrettable que l'enthousiasme de fnitter m'avait vraiment motivée et que découvrir tout un monde nouveau avec ses codes, son patrimoine, ses espoirs et ses idéaux me séduisait par anticipation.
Si je me permets de noter ce livre alors même que je n'en ai lu qu'un maigre tiers, c'est aussi parce que la lecture dudit tiers m'a suffisamment renseignée sur le style de son auteur et je ne peux pas dissimuler à ma propre opinion que ledit style a irrémédiablement fait pencher la balance du côté de l'abandon. Le fait qu'il y ait une multitude de narrateurs et que leurs prises de paroles soient symbolisées par le symbole de leur identité ne m'a pas gênée autant que d'autres lecteurs ; par contre, ce qui m'a vraiment déplu, ce sont les tournures de phrases alambiquées, le vocabulaire pas toujours approprié, le rythme lourd de phrases trop longues, vacillant entre maladresse et incohérence. Le défi qu'Alain Damasio s'est lancé était de taille dès son origine : donner la parole à 23 narrateurs et devoir les différencier par 23 styles d'expression différents. Un challenge que je juge trop ambitieux pour un auteur qui semble avoir eu les yeux plus gros que le ventre.
Au fil de ma lecture, j'ai su reconnaître les innovations, les trouvailles et les codes propres à séduire les amateurs aguerris de science-fiction, desquels je suis sens encore très éloignée. Même si l'action est le fil rouge de ce récit d'aventures, la narration traînante l'enlise et la plombe quand j'aurais voulu du non-stop et du crescendo continu.
Je n'ai certes pas eu le souffle coupé mais cela ne me décourage pas dans mon initiation à la science-fiction.