Melons, courgettes et aubergines, aujourd'hui nous n'allons pas parler de votre maraîcher provençal mais d'un livre qui fleure tout autant les stridulations des cigales et les é-pines de pin écrasées: Burne Out de Bastien Vivès, dans la collection BD-CUL.
On y suit le premier ministre Daniel Poutrenbois, victime d'un burn-out à la suite des révélations peu chrétiennes de son historique internet (Yamete kudasai !) au grand public. Une véritable chipstor, shwimstrom, schtrim… Bref, une véritable tempête de merde. Pour s'éloigner du tapage médiatique, Poutrenbois décide de prendre le vert avec sa famille: ils se dirigent vers le camping nudiste de la grande raie.
Et oui, ça ne s'invente pas. Mais contextualisons: cette bédé s'inscrit dans la suite logique des Melons de la colère (2011) et de La Décharge mentale (2018) du même auteur et dans la même collection. Et en ressortent, malgré des thèmes différents et un autre point de vue, les mêmes questionnements de l'auteur.
En effet, depuis les Melons de la colère, Vivès manie au travers de la bd porno un comique absurde et de délicieuses ruptures de ton au service d'une réflexion grinçante sur la société. Vivès dessine le cul et interroge l'époque, un grand-écart que même Van Damme aurait craint, mais qu'il négocie à merveille: au travers d'une trame esthétique, il taquine le désir et les fantasmes pour mieux mettre en lumière leur absurdité.
C'est encore le cas dans Burne Out, même s'il dépasse les fantasmes évoqués dans les deux précédents volets pour se concentrer sur la vie d'un père de famille perdu face à la sexualisation des corps de ses enfants.
Bref, toujours crissant sur la classe politique et leurs anglicismes très 2.0, toujours super bien mis en dessins, Burne out est un page-turner qui se lit (trop) vite à découvrir de toute urgence chez BD-CUL !