Sortie en toute discrétion sur la plateforme Netflix en collaboration avec le Studio Nexus, étonnamment compliquée à dénicher sur SensCritique, The House est une animation horrifique/fantastique montée en triptyque par Paloma Baeza (peu connue si ce n'est en tant qu'actrice dans le Sunshine de Danny Boyle dixit IMDB), Emma De Swaef (responsable du premier acte, et ayant déjà créé Oh Willy..., on en reparlera), Niki Lindroth von Bahr et Marc James Roels.
En une heure quarante, on passe au travers de ces trois trames liées entre elle par... une même maison.
Voilà donc un petit résumé, partie par partie :
PARTIE I :
Peut-être la plus glauque. La plus sombre. On y suit une famille qui se voit offrir de déménager dans une magnifique (mais étrange) maison, gratuitement. Drôle de pacte faustien en stop-motion, réalisé par Marc James Roels et Emma De Swaef, deux artistes résidents en Belgique.
On pourrait y voir l'influence absurde belge de Panique au village, mais traité ici avec un point de vue clairement dark. Le terme d'"humour noir" mis en avant par Netflix reflète d'ailleurs un clair problème d'éditorialisation de la plateforme, préférant le contenu balancé en masse qu'une contextualisation autour de l'oeuvre. Car qui rentre ici, au moins pour ce premier chapitre, abandonne tout espoir et tout humour et se prépare à une animation angoissante au possible.
Belles idées de mise en scène et d'éclairage, marionnettes feutrées au physique terrifiant, une histoire cool qu'on pourrait croire inspirée du récent Relic et encore plus certainement de La Maison des feuilles de Danielewski.
Et si ça vous a plu, on vous renvoie au court Oh Willy... multi-primé, des mêmes réalisateurs et avec les mêmes techniques. On y suit Willy qui tente de faire son deuil au milieu des naturistes (ok, résumé vite-fait mais promis c'est bien). C'est disponible ici : https://www.youtube.com/watch?v=YwDrFMIyIUo&ab_channel=Animatic
PARTIE II :
Sombre partie elle-aussi, réalisée par Niki Lindroth von Bahr, une suédoise connue pour ses courts d'animation, on y suit l'histoire d'une souris qui investit toute sa vie à rénover une maison malheureusement infestée de l'intérieur.
Avec ses personnages truculents à souhaits et ses parties musicales très réussies, cette partie deux, plus légère mais toute de même angoissante, fait bien le liant et la transition vers le troisième acte qui serait le plus optimiste du triptyque.
PARTIE III :
Dirigée par Paloma Baeza, une anglaise, cette troisième partie prend la forme d'un conte fantastique où des chats habitant une même maison font face à une inéluctable montée des eaux.
Plus optimiste et bien moins anxiogène que les deux premières parties, on y trouve un humour et une patte qui pourrait nous faire penser au fameux Fantastic Mr. Fox de Wes Anderson. Toujours bien animé, toujours plein d'idées, il clôt parfaitement le long-métrage.
En résumé :
Très bon film d'animation anthologique que nous propose ici dans un quasi-anonymat Netflix. Même si parfois la narration semble passer en arrière-plan, les réalisateurs favorisant la technique et les idées de mise en scène, l'anthologie reste très bien ficelée et les trois parties liées par cette histoire de maison s'enchaînent parfaitement. Bref, un film à voir !