De premier abord, j'ai acheté ce bouquin pour son univers graphique alliant à la fois l'aquarelle - pour la vie réelle- et le dessin griffonné -pour les rêves/cauchemars de Béné, le héros principal-. Et je dois dire que je n'ai pas été déçue, le rendu graphique reflète parfaitement bien l'univers mélancolique, la douleur et la difficulté de Béné à s'intégrer. Le style griffonné représente l'oppression, la violence et l'horreur que vit Béné chaque jour dans ce monde et ce modèle scolaire qui ne lui correspond en rien.
Béné est un enfant violent, incontrôlable. Il va de conseils de disciplines en conseils de disciplines, de nouvelles écoles en nouvelles écoles. Il n'entend rien, ne veut rien comprendre et refuse tout dialogue.
Il y a aussi ce masque, ce personnage monstrueux qui le suit partout et qui est une réelle obsession pour Béné. Le mal-être de Béné est repris tout entier dans ce bout de papier qu'il transporte sans cesse avec lui et qui le poursuit jusque dans ses rêves.
Mais le point fort de ce récit, c'est sa rencontre avec Mademoiselle Valentine, sa maîtresse. Béné y voit la substitution de sa mère trop immature, pas assez présente pour lui. On découvre par cette relation le côté tendre de Béné, sa volonté d'épanouissement et son besoin d'affection.
J'ai un petit goût de trop peu en refermant le bouquin, mais je ne peux qu'applaudir l'auteur pour ce premier récit très riche et humaniste. J'attends avec impatience le suivant.