Oui, voilà, des grossiertés. Partout.
Pour ne pas se vomir dessus, il faut avoir un minimum de culture G et un poil d'autodérision, sinon la première page vous semblera d'emblée un abject torchon crypto-conservateur. Si ces points-là vous semblent acquis, veuillez suivre d'abord le crayonné.
Le style de Marsault s'approche d'un Gotlib sous stéroïdes, avec la noirceur et le sarcasme, la violence en plus. C'est du noir et blanc, le trait est juste (même académique quand il s'agit de la Laguna ou du Char Léopard) et toujours caricatural. Ne cherchez pas de héros, tout le monde ici est soit tout bonnement ordurier soit barbare. Parfois les deux.
Au niveau scénaristique, ce ne sont que de courtes histoires, parfois d'une planche, parfois d'une dizaine, racontant toujours des faits complètement absurdes caricaturant le quotidien à outrance, de manière toujours sale et viscérale, ce qui choque une grosse partie des lecteurs. La seule chose qui soit cachée dans ces pages sont les parties sexuelles, parce qu'une bite est plus ignoble aux yeux du monde actuel qu'un crâne écrasé. Je ne sais pas si c'est volontaire ou non.
Ce qui est mis en avant ici c'est une sorte de dégoût pour la "bonnepensée", le politiquement correct et les comportements sociétaux actuels tendant à l'auto-censure ou à l'auto-destruction. Par rapport aux idées convenues qui sont mises en avant dans les ouvrages modernes, ce vent de destruction et d'horreurs est, ironiquement, un vent de fraîcheur venant bousculer les codes polissés de l'art actuel, qui ne peut choquer ou impressionner seulement si l'oeuvre est en faveur d'une idée mainstream.
Je finirais par dire qu'il ne faut pas s'arrêter aux injures lancées ça et là, décrivant Marsault comme une "brute d'extrême droite", ouvrez un ouvrage et apréciez l'humour sordide, les caricatures des dérives quotidiennes, les vannes noires comme son encrage qui, peut-être, vous emmèneront en enfer, mais putain, au moins vous vous serez marrés.