Captain America: Sam Wilson (2015 - 2017) par arnonaud

Critique numéro par numéro.



Sam Wilson, Captain America #1 [Octobre]



Remender quittant Marvel pour se consacrer à ses séries creator owned et à sa famille, c'est Nick Spencer qui reprend l'All-New Captain America et qui récupère le génial artiste Daniel Acuna.


Et tout de suite, Spencer fait des choses radicalement différentes, mais vraiment très intéressantes. On part sur quelque chose de beaucoup moins épique que la lutte contre-la-montre face à l'HYDRA, de beaucoup plus terre-à-terre, mais tout de suite Sam Wilson gagne en caractérisation, devient plus attachant et devient plus en phase avec la réalité et les Etats-Unis d'aujourd'hui. Spencer interroge vraiment qu'est-ce que signifie être Captain America pour un type comme Sam Wilson.


Ce qui intéressant, c'est que Spencer offre à notre héros une marge de progression énorme. Si Wilson est un héros averti, bourré d'expérience, il doit encore faire ses preuves en tant que Captain America et il est pour l'instant rejeté par tout le monde, que ce soit le SHIELD, le gouvernement américain, Steve Rogers et même une partie de la population américaine qui ont du mal avec ces positions politiques trop à gauche. Du coup, Spencer aura tout le loisir, maintenant que son héros semble être au plus bas de sa popularité, de montrer l'ascension du nouveau Captain America au fil des arcs. On risque de voir au delà des simples mésaventures et combat face à des vilains et d'avoir des vrais évolutions de notre héros, ce qui est toujours plus intéressant.


Franchement, ce run de Captain America commence très bien. J'aime toujours autant comment Spencer sait combiner réalité et absurdité de l'univers Marvel. En plus on a quelques bons gags sans que le titre ne soit une série humoristique à la Superior Foes ou à la Ant-Man. Ajoutons à cela un bon supporting cast, avec Misty Knight, D-Man, la famille de Wilson... On a aussi une bonne utilisation de l'univers Marvel pour les antagonistes de ce premier numéro, et enfin on a des dessins sublimes de la part d'Acuna qui colle parfaitement à la série. Ses visages sont expressifs, ses couleurs encrées dans la réalité et il sait aussi bien dessiner les scènes d'action bad-ass que les séquences ridicules.


Franchement, je trouve que c'est un excellent démarrage. Le numéro est dense, agréable à lire et promet de bonnes choses pour la suite. Spencer semble vraiment s'affirmer comme une valeur sure chez Marvel. [8]



Sam Wilson, Captain America #2 [Octobre]



Franchement, j'ai trouvé le premier numéro de ce nouveau volume de Captain America vraiment canon. Un excellent début, le meilleur certainement, pour le moment, parmi les tites ANAD Marvel. Le dessin et les couleurs d'Acuna, l'encrage de l'histoire dans une réalité sociale palpable, ce côté plus terre-à-terre, la caractérisation de Sam Wilson et bien entendu l'humour de l'auteur, ont fait du premier numéro une réussite.


Il fallait donc voir si le numéro 2 était à la hauteur, et franchement c'est le cas. Je peux vous dire que je le sens très bien ce run sur Captain America de Nick Spencer et je vais vraiment le suivre avec attention.


Ce numéro termine l'introduction entamée dans le premier épisode. On nous dévoile les origines du froid qui s'est créé entre Steve et Sam, on a de nouveaux éclaircissements sur comment s'est fini toute l'affaire avec l'HYDRA, l'introduction d'un vilain pour le prochain numéro très certainement, mais aussi d'un nouvel allié mystérieux...


Bref, Spencer préparer tranquillement le terrain, nous bombarde de dialogues très agréables à lire, caractérisant à la perfection, et rapidement, les différents personnages, avec, en plus, toujours un bon humour qui vient poindre de temps en temps, et une bonne maîtrise des idéologies différentes des personnages. C'est vraiment très bien écrit et très agréable à lire, surtout qu'en plus les dessins d'Acuna sont très bons (il ne délivre peut-être pas sa meilleure prestation dans ce numéro, mais franchement ça reste superbe, expressif, lumineux, graphique et lisible...).


Ce que j'aime également dans ce numéro, en outre de cette blague avec les oiseaux au début du numéro, c'est comment Spencer s'en sort avec cette histoire de conflit idéologique entre Sam et Steve. C'est pas bourrin comme Hickman et son affrontement Steve/Tony qui devenait ridicule à un moment, là c'est plus subtil, avec en plus l'amitié entre Sam et Steve qui entre forcément en jeu et qui est bien utilisée. Steve malgré son air bourru, n'est pas écrit comme un gros connard pour servir la narration, et ça c'est chouette.


Franchement, bon numéro. L'histoire de fond n'avance pas des masses, le cliffhanger n'existe pas, mais ça demeure passionnant à lire et je vais continuer à suivre cette série avec un très grand intérêt. [8]



Sam Wilson, Captain America #3 [Novembre]



Bon épisode, mais que j'ai toutefois trouvé moins entraînant que les autres. Peut-être est-ce dû à son ton plus farfelu et moins politique que celui des numéros précédents. Là on se rapproche plus de la tonalité d'un épisode d'Ant-Man, et je ne sais pas si c'est ce qui convient le mieux a une série cap' (surtout que Sam Wilson reste un héros moins drôle que Scott Lang). Toutefois, y a quand même pas mal de blagues qui fonctionnent bien, des références à la continuité qui sont sympas, et Nick Spencer a un talent fou pour rendre cool des méchants nazes et ridicules. Ainsi la splash de fin est assez improbable mais me donne diablement envie de lire la suite.


L'autre déception du numéro, c'est que c'est déjà la fin du run de Acuna aux dessins sur la série. Le dessinateur n'arrivant d'ailleurs pas à s'occuper du numéro en entier et c'est le bien moins bon Mike Choi qui prend le relais sur les dernières pages. Et l'on sait déjà que les deux prochains numéros devraient être assurés par Paul Renaud et c'est enfin Joe Bennett qui s'occupera du 6e numéro. Bref, ce nouveau volume de Captain America commence déjà avec une valse de dessinateurs, c'est un peu emmerdant.


Mais voilà, ce 3e numéro demeure une bonne lecture, en plus on y voit un peu Misty Knight en action, ce qui est toujours chouette, on a également quelques pistes posées pour la suite de l'arc et puis le talent de Spencer est toujours là pour les intrigues improbables et a un humour toujours aussi maîtrisé et drôle. [7]



Sam Wilson, Captain America #4 [Décembre]



On ne s'y attendait pas forcément, mais Cap Wolf est toujours là, ce qui continue d'entraîner quelques bons gags, notamment visuels. A part ça, ce que met en place Spencer avec Serpent Solutions est, je trouve, vraiment très intéressant. C'est très référencé au run de Gruenwald, que je n'ai pas lu, où la Serpent Society y avait, je crois, une grande importance, notamment Diamondback, qui fait son retour ici et qui est vraiment très bien écrite par Spencer. Le scénariste se débrouille toujours aussi bien à inventer la vie quotidienne de ces personnages de second rang qu'on a plus croisé depuis des années. Il en profite d'ailleurs pour en faire un commentaire bien vue sur la génération des bad girls, complètement tombée dans l'oubli aujourd'hui.


Côté dessins, j'avais un peu peur de ce qu'allait faire Paul Renaud, dont je ne suis pas toujours fan du style, mais le français s'en sort franchement plutôt bien, notamment aidé par la colorisation réussie de Fajardo. Le dessin est très propre, soigné et y a pleins de bonnes idées visuelles, comme ce mec de la Serpent Society qui porte une tenue de golfeur par dessus son costume à un moment du numéro, ce qui m'a bien amusé. Du coup, je suis content de le retrouver dans le prochain numéro qui, si je ne me trompe pas, devrait terminer le premier arc de cette très bonne série. [8]



Sam Wilson, Captain America #5 [Janvier]



Sam Wilson, aka Cap-Wolf, est capturé par Serpent Solutions, qui n'est nulle autre que la Serpent Society camouflée en une petite entreprise de service. C'est l'occasion de bons petits dialogues comme sait si bien les écrire Nick Spencer entre Viper, le PDG de Serpent Solutions et Sam Wilson. Comme d'habitude, c'est une discussion pleine de finesse et d'humour, et de parallèles biens trouvés avec le monde réel.


D'ailleurs c'est en partie tous ces commentaires sur le capitalisme, les migrants mexicains, qui donne son sel à cette série, qui est quelque part l'héritière de tout cette vague des comics des années 70 qui avaient un caractère "social" plus affirmé, plus en phase avec le quotidien des lecteurs. Et c'est vraiment plaisant d'avoir de temps en temps des comics qui parlent directement des choses.


L'épisode est aussi l'occasion d'en apprendre plus sur Diamondback, qui avait fait un retour fracassant dans le précédent épisode. On en apprend plus sur ses motivations, et c'est encore une fois un morceau de vie quotidienne des personnages de seconde zone super bien écrit par le scénariste, passé maître dans ce domaine.


Enfin, et comme annoncé sur la couverture, le nouveau Falcon a le droit à pas mal de focus dans ce numéro. Personnellement, je trouve que le personnage sonne vraiment trop comme un gag, notamment dans son allure, pour réellement s'imposer, et je pense que Spencer aura du boulot à faire si il veut installer durablement ce type en tant que nouveau sidekick de Cap.


Côté dessins, Paul Renaud fait encore une fois un bon boulot. Son trait est très classique mais fonctionnel, et il est très bien colorisé par Romulo Fajardo. C'est dommage que ce soit son dernier numéro sur la série (pour l'instant) et qu'un 4e artiste vienne terminer l'arc le mois prochain.


La série demeure en tout cas une très bonne lecture pour l'instant et j'ai hâte de voir comment ce premier arc va se terminer. [8]



Sam Wilson, Captain America #6 [Février]



Conclusion du premier arc de la série avec le face à face de Cap-Wolf et du nouveau Falcon face à Serpent Solutions ! Encore une fois, c'est vraiment un très bon numéro. Déjà, Joe Bennett qui a un style graphique très proche de celui de Paul Renaud et qui ne provoque pas trop de rupture stylistique, ce qui est bienvenue. Surtout, Fajardo reste à la colo ce qui permet de vraiment liés les deux artistes entre eux. Bon ça aurait été mieux de ne pas avoir 4 artistes pour un seul arc en 6 numéros, mais au moins il n'y a pas de cassure graphique trop violente pour cet épisode.


Côté scénar', Nick Spencer nous livre une confrontation très agréable à lire. Mais le numéro vaut surtout pour ses superbes dialogues politisés. Entre Viper qui nous donne son avis sur la nouvelle génération, les analystes économiques invités à la télévision qui commentent les conséquences de la confrontation de Cap avec la Serpent Solutions ou le superbe face à face de Sam Wilson avec les patrons voyous qui ont engagés les super vilains. C'est vraiment très bien décrits, avec un ton délicieusement gaucho qui me plaît bien (et qui fait bien râler certains fans aux USA). Ça fait plaisir de lire un titre qui n'hésite pas à commenter un peu l'actualité, les dérives politiques et économiques, avec des parallèles biens pensés et des piques biens trouvées.


Bref, très bonne lecture et j'espère que la série va continuer sur cette très bonne lancée. [8]



Welcome to Pleasant Hill #1 [Février]



J'avais pas spécialement envie de lire ce crossover qui vient s'ajouter aux numéros classiques de Cap America, ça me gonflait un peu ces numéros supplémentaires, mais bon, vu que les retours étaient bons et vu que c'est écrit par le très bon Nick Spencer, je me suis laissé tenté.


Et c'est vrai que c'est très bien. Y a pleins de bons concepts, le Winter Soldier est bien utilisé, avec son rôle de Man on the Wall qui n'est pas du tout oublié, et il y a surtout la majeure partie du numéro qui nous fait une histoire parano un peu façon "Truman Show" ou "le prisonnier", avec la ville de Pleasant Hill qui semble cacher de terribles secrets. C'est très prenant, bien écrit et avec une révélation finale très très chouette. Et Mark Bagley fait un boulot tout à fait honnête aux dessins. [8]



Assault on Pleasant Hill Alpha [Mars]



Après avoir présenté Pleasant Hill, il s'agit désormais d'amener les différents héros (et surtout les deux captain america) dans la bourgade. Ce dont se charge ce numéro, qui met un peu tout en place pour le bon déroulement du crossover. Et c'est vraiment très alléchant. La situation à la fin du numéro me rappelle une des meilleures histoires des Avengers, ce qui me fait vraiment plaisir !


En outre, Spencer écrit très bien les différents personnages que ce soit Sam Wilson, Steve Rogers ou Maria Hill, et remet un peu de son humour caractéristique, qui était absent du prologue. On apprend également l'identité secrète du Whisperer, et la révélation fera plaisir aux fans de continuité.


Bref c'est très sympa, et Jesus Saiz fait un excellent boulot aux dessins, dans un style peinture numérique pas si éloigné que ça de celui d'Acuna. Le travail sur les couleurs et les lumières est vraiment très élégant.


A voir maintenant comment la suite de ce cross va tourner, mais ça s'annonce prometteur. [8]



Sam Wilson : Captain America #7 [Avril]



Angel Unzueta et Matt Yackey ne font vraiment pas un boulot terrible aux dessins. Par contre Acuna est comme à son habitude génial et il s'occupe de la majeure partie du numéro. Son Zémo reprend le design actualisé par Stuart Immonen l'année dernière et ça lui donne toujours une classe folle. On a pas mal de pages vraiment magnifiques.


Côté scénar', l'histoire avance bien, avec pas mal de vilains plus ou moins de seconde zone qui passent faire coucou, et surtout un bel hommage aux différents porteurs du bouclier pour ce numéro qui célèbre les 75 ans du personnage (et la sortie du 3e film). Old Man Steve Rogers est ainsi bien mis en avant (alors qu'il n'est pas le personnage titre) avec une belle baston face à Crossbones, un beau récap' de ses exploits et une petite surprise en fin de numéro...


Et vu que c'est un numéro anniversaire, on a également le droit à des petites histoires bonus avec du Joss Whedon, du John Cassaday, du Tim Sale, du Greg Rucka et du Mike Perkins. Comme on peut s'y attendre en général avec ce genre de récit court, ça reste assez anecdotique. [8]



Sam Wilson : Captain America #8 [Avril]



Paul Renaud, aux dessins, est très en forme. Son Kraven est très cool, avec sa moustache à la Hulk Hogan et sa coupe en brosse, c'est une bonne modernisation de son faciès. Spencer profite aussi du numéro pour écrire à nouveau Beetle/Mach VII, qui apparaissait dans Superior Foes of Spider-Man et qui va apparaître dans la nouvelle série Thunderbolts. Sa rencontre avec l'équipe des Cap est courte mais efficace.


A part ça, ce petit arc continue de manière efficace et se révèle toujours aussi sympathique à lire. Les clins d'oeil à de nombreux vilains feront plaisir aux fans de continuité. [7]



Avengers Standoff Omega [Avril]



Numéro de conclusion de ce gros arc de Captain America qui est très riche en conséquences !


Mais Nick Spencer ne sait toujours pas introduire de bons héritiers aux anciens super-héros. Que ce soit son nouveau Giant-Man, son nouveau Falcon et maintenant sa nouvelle Quasar, ils manquent tous franchement de charisme, arrivent un peu comme un cheveux dans la soupe et ils vont avoir du boulot si ils veulent pouvoir porter une série solo sur leurs épaules d'ici quelques temps (pour le nouveau Falcon, c'est sûrement complètement mort, vu qu'il apparaît plus comme une blague qu'autre chose).


A côté de ça, le numéro est très agréable à lire, notamment parce que la série continue à laisser une grande place à l'humour, un domaine où Spencer excelle (on retiendra le moment où Tony Stark fait référence à la saga où il a été remplacé par son lui adolescent du passé dans les années 90 (dans le crossover the Crossing), ce qui est très amusant). En outre, Acuna est très bon, et j'adore quand il se permet des expressions de visages un peu exagérées.


Tout cet humour à part contre quelques conséquences négatives. Le Zémo de Spencer est tout de même un poil trop ridicule, il à l'air d'être un vilain quasiment de seconde zone, alors que Remender le rendait hyper charismatique l'année dernière dans la même série, et alors qu'il a toujours la saga Under Siege à son palmarès.


Pour en revenir aux conséquences de l'épisode, la nouvelle Hydra façon Daesh de Red Skull est une très bonne idée. C'est un peu choc de voir un attentat suicide montré comme ça dans un coin de page, mais ça fait une bonne menace inspirée du réel. Par contre, pourquoi la fille de Crâne Rouge, Sin, qui était défigurée et super classe (et une vilaine défigurée/moche ce n'est pas si courant) ces derniers temps, a de nouveau un visage et un look de midinette un peu sexy ? C'est pas un peu de la merde comme idée ?


Je reprocherais également l'introduction des nouveaux Thunderbolts qui est un peu faite à l'arrache. Je pige pas pourquoi Kobik va voir Bucky plutôt que Steve Rogers par exemple, si ce n'est pour faire plaisir aux équipes éditoriales de Marvel. Et c'est dommage que Moonstone n'est servi à rien durant tout cet arc. On la voit régulièrement, mais elle ne fait jamais rien, là où elle était plutôt importante dans Under Siege, si mes souvenirs sont bons.


On notera qu'après l'arrivée de Selvig dans l'univers 616, Spencer nous ramène également le World Council vu dans les films du MCU. Heureusement qu'on peut justifier leur arrivée avec l'ellipse des 8 mois, parce qu'on avait jamais entendu parler de cette organisation jusque là en plus de 50 ans d'univers Marvel.


Enfin bref, bel épisode de conclusion pour un arc vraiment sympathique. Ce qui est bien, c'est qu'il est inutile de lire les histoires se déroulant dans les tie-ins non écrits par Spencer pour comprendre l'histoire. Si vous vous contentez des Captain America et des numéros Standoff Alpha, Omega (et du prélude), vous avez toute l'histoire. [8]



Sam Wilson Captain America #9 [Mai]



Pour rééquilibrer après la trop longue critique précédente, une critique express de ce numéro : Je suis pas fan des dessins. Par contre, le cliff de fin m'intéresse. [7]



Sam Wilson : Captain America #10 [Juin]



Les dessins d'Angel Unzueta ne sont vraiment pas très élégants, surtout avec la colo super terne en permanence dans les bruns-gris que lui colle Cris Peter. Vivement que Daniel Acuna revienne parce que là, on souffre un peu.


C'est dommage, parce qu'au niveau scénario, Nick Spencer est toujours inspiré. Il utilise Civil War 2 a son avantage pour aborder les thématiques qui l'intéresse, et avancer dans le développement de ses personnages, comme le montre cette superbe scène de dialogue entre Sam Wilson et Misty Knight. Ce n'est pas du tout un tie-in feignant à l'event où Nick Spencer chercherait juste à remplir des pages rapidement, et ça fait plaisir. Il développe en plus en parallèle pas mal d'intrigues pour la suite de la série, où l'on retrouve le style de l'auteur sur le titre, passé maître dans l'art de la métaphore Marvel des problèmes sociaux et sociétaux de l'Amérique d'aujourd'hui.


J'aime toujours autant comment Spencer va piocher dans les comics des années 90 des personnages complètement décalés et vient les remettre dans les comics d'aujourd'hui avec des rôles pourtant super pertinents et d'actualité. J'ai vraiment hâte de lire la suite, surtout qu' Acuna sera là, donc ça risque de dépoter. [8]



Sam Wilson : Captain America #11 [Juillet]



Acuna est de retour donc c'est la fête. Spencer installe 3 intrigues en parallèle, du coup on a tendance à avoir beaucoup d'exposition et ça freine l'avancée globale de l'histoire. Ceci dit, c'est toujours aussi dense, y a toujours de bonnes blagues, de bonnes réflexions sur les thèmes actuels, une bonne caractérisation des personnages et une bonne utilisation de la mythologie du perso. En outre, concernant l'aspect tie-in à Civil War II, Spencer aborde assez franchement le côté débat idéologique et c'est par conséquent très intéressant. [8]



Sam Wilson, Captain America #12 [Août]



Nick Spencer y va encore une fois à fond dans la politique. C'est peut être un poil caricatural par moment (ou, en tout cas, disons qu'on voit clairement l'opinion politique de l'auteur) mais ça reste toujours bien dialogué et agréable à lire. J'aime le fait que la série ose aborder les sujets politiques, les débats idéologiques, les questions de société, plus frontalement que pas mal d'autres séries. C'est plutôt malin, et c'est toujours très beau. L'arc n'est pas vraiment tie-in à Civil War II si ce n'est de maigres allusions, donc c'est dommage pour le bandeau un peu mensonger sur la couv', mais à part ça, c'est vraiment une excellente lecture. Tous les personnages sont excellents et amusants, et US Agent continue de faire une forte impression depuis son introduction dans la série le mois dernier. Il est intéressant dans le fait qu'il est hyper patriote et conservateur, sans pour autant être un barjo comme Nuke, ce qui le rend forcément plus nuancé. Et on sent qu' Acuna se régale à lui donner une grosse mâchoire de bourrin qui serre les dents, quasiment à la Dredd. [8]



Captain America: Sam Wilson #13 [Septembre]



Fin d'arc qui n'en est pas vraiment une, vu que le numéro met surtout pleins d'intrigues en place pour la suite. Ni l'affaire des Americops, ni l'affaire de U.S. Agent n'est vraiment résolue dans ce numéro, seul Rage va peut-être se tenir tranquille à l'avenir. En tout cas ce numéro marque aussi la fin des tie-ins à CW II, qui demeurent toujours aussi minces (une vague allusion dans un dialogue et hop-là, le tour est joué).


Mais ce numéro propose tout de même un bon affrontement U.S. Agent face à Sam Wilson (bien qu'un peu court peut-être, et un brin facile dans sa résolution), avec une très belle partie en plein de milieu d'une route New-Yorkaise où Acuna aligne les cases sublimes. L'avantage de ce face à face, c'est que John Walker a le temps de bien exprimer ses opinions, qui sont un brin caricaturales dans leur patriotisme américain de droite, mais qui montrent qu'il n'est quand même qu'il n'est pas un vilain ni un gros con, qu'il a un minimum de réflexion.


Ceci dit, le point fort du numéro reste peut-être cette discussion avec Rage où le jeune homme furieux soulève pas mal de points intéressants sur son analyse de l'action de Sam Wilson.
En tout cas, le numéro se lit avec grand plaisir, la série est toujours aussi réussie et c'est en plus toujours aussi beau. Nick Spencer a vraiment trouver un bon angle d'attaque pour la série et le personnage, avec des épisodes qui me semblent mieux fonctionner que ceux de Rick Remender (qui étaient pas mal, mais qui mettaient moins en valeur la personnalité et l'individualité du héros), et j'espère que ce run durera encore quelques temps. [8]



Captain America: Sam Wilson #14 [Octobre]



Nouvel arc qui commence tranquillement. L'arrivée d'ULTIMATUM et de Flag-Smasher en vilain est sympa. Que Captain Hydra soit là aussi, ça l'est un peu moins.


Paul Renaud se débrouille pas trop mal aux dessins, mais je trouve ça un poil inégal et globalement c'est moins ma tasse de thé que les épisodes précédents de Daniel Acuna. Par contre, c'est toujours bien mieux que ce qu'avait pu faire Angel Unzueta il y a quelques temps. [7]



Captain America: Sam Wilson #15 [Novembre]



Spencer à décider de mettre D-Man dans le supporting cast de la série depuis le départ. Très bien. Le truc, c'est qu'il n'a jamais pris le temps d'expliquer sa résurrection (on suppose que c'est dû à un mystérieux droit d'inventaire permis par Secret Wars que la plupart des autres séries n'ont pas utilisées) et qu'en plus le perso n'a servi strictement à rien jusque là. Il y a dû avoir deux trois blagues/dialogues le concernant depuis le début de la série et puis c'est tout.


Du coup, un numéro focus sur lui était intéressant, bienvenu même. Sauf que ce numéro, à priori, ne sert à rien. Pas d'explication sur son come-back, au fait qu'il ait été engagé dans l'équipe ou un coup de projecteur sur son activité au sein de celle-ci. Non, on le voit revenir à sa carrière de catcheur. Pourquoi pas. Peut-être que ça aura un rôle dans l'intrigue globale. Mais pour le moment, ça ne sert à que dalle à part à une petite aventure médiocre pour nous louer les mérites du catch et la fraternité du milieu. Donc si ça vous parle, tant mieux, moi je m'en branle complètement. La seule chose qu'on retiendra du numéro, c'est le coming-out de D-Man, mais ça ne sert à rien au niveau de l'intrigue.


Donc on a pas de vraie poursuite de l'intrigue lancée dans le numéro précédent, où l'on aurait pu parler de la déchéance de Sam Wilson suite aux événements du précédent numéro par exemple. A la place on a ce genre d'histoires complètement osef, dessinés par un Angel Unzueta dont le style n'est toujours pas incroyable (par contre, il est un peu mieux colorisé qu'avant, sans que ce soit dingue non plus, mais c'est moins marron/gris/terne/moche). Il ne reste qu'à espérer que ce numéro installe en réalité des éléments pour la suite.


Donc merci mais non merci. [6]



Captain America: Sam Wilson #16 [Décembre]



Combo de l'horreur côté dessinateurs pour ce numéro, puisque c'est Angel Unzueta aidé par Szymon Kudranski qui se chargent de la partie graphique. Bref, du bon vomi.


Mais bon, ça n'en reste pas moins un épisode centré sur Misty Knight, ce qui fait toujours plaisir. En effet, après mis le focus sur D-Man lors du précédent épisode, Spencer continue de s'intéresser aux différents personnages secondaires de l'entourage de Sam Wilson. On voit donc l'héroïne partir dans une aventure solo après un rapide récap' de ce qu'elle a pu faire depuis ces débuts.


L'épisode est également l'occasion de retrouver le vilain The Slug que Spencer avait déjà ramené dans sa série Astonishing Ant-Man (et que le dessinateur dessine avec à peu près la même tronche que le Blob, l'ennemi des X-Men, durant la période Bachalo/Bendis).


C'est très sympa d'avoir un focus sur Misty Knight, qui est un personnage que j'aime beaucoup, et l'épisode est plutôt plaisant à lire. Mais avouons-le, l'épisode ne fait pas vraiment avancer l'intrigue principale, et en plus il est laid comme un cul. [6]



Captain America: Sam Wilson #17 [Janvier]



Nick Spencer continue de faire le tour des différents personnages secondaires, après D-Man et Misty Knight, on s'intéresse cette fois-ci au nouveau Falcon. L'intérêt du numéro c'est qu'il est dessiné par Paul Renaud (honnêtement je n'en pouvais plus des dessins assez moches d' Unzueta) et qu'il est un peu plus dans la continuité de l'intrigue posé au numéro #14, avec la perte de popularité de Sam Wilson qui n'en finit plus suite à ce qui s'est passé avec Flagsmasher.


Le numéro nous offre donc un team-up plutôt sympa entre le nouveau Falcon (toujours aussi peu charismatique) et Rage, qui poursuit donc l'intrigue #TakeBackTheShield. L'intérêt du numéro est qu'il permet à Spencer de parler de tout un tas de sujet intéressant en les parodiant un peu. On a ainsi le droit à la rhétorique raciste de l'extrême droite américaine, mais on a aussi d'improbables social-justice-warrior vigilantes avec tout leur jargon caractéristique (et des grenades en plus).


Bref, l'auteur à toujours le nez pour saisir son époque et le retranscrire dans des comics de super-héros et c'est ce qu'on apprécie chez lui, surtout que c'est toujours fait avec un peu de finesse et beaucoup d'humour. Et souvent il essaye de garder la complexité de la réalité, les héros ne règlent pas les grands problèmes de société en 4 coups de poings comme c'est souvent le cas ailleurs.


Et cerise sur le gâteau, on revoit un peu Speed Demon des Superior Foes of Spider-Man le temps d'une scène, ce qui est toujours un cadeau sympathique. Bref, un numéro plutôt réussi et j'ai très hâte de lire le prochain (et dernier ?) arc de la série. [8]



Captain America: Sam Wilson #18 [Janvier]



La série est de retour au top niveau pour ce nouvel (et dernier ?) arc. Déjà, Acuna est de retour aux dessins, donc c'est vraiment magnifique, et ensuite parce que l'histoire est vraiment passionnante à suivre. Cap doit essayer d'innocenter Rage qui s'est fait emprisonner à tort et veux régler une bonne fois pour toute le problème des Americops qui traîne depuis l'arc Civil War II. Et les conséquences de ce qu'il fait dans ce numéro s'annoncent houleuses.


C'est vraiment un numéro très bien écrit, ça continue de s'intéresser à des thématiques sociales actuelles très intéressantes et les dialogues sont vraiment très bons, en particulier celui entre Sam et Rage qui est excellent. Enfin, je le répète, le numéro est vraiment très très beau et ça tire indubitablement le titre vers le haut. [9]



Captain America: Sam Wilson #19 [Février]



Bon, l'énorme déception, c'est bien entendu de voir que Acuna dégage déjà au profit de l'abominable Angel Unzueta. Fort heureusement, le script de Nick Spencer reste vraiment très inspiré et plutôt excellent dans son ensemble.


Le procès de Rage à lieu (donc visiblement Spencer est obsédé par les procès, puisqu'en 6 mois il nous a fait celui d'Ant-Man, Maria Hill et maintenant Rage) et c'est l'occasion de montrer les failles du système mais aussi toute l'impuissance des super-héros, de Sam Wilson en l’occurrence, dans certaines situations, et ce malgré leur détermination. Ce côté tragique rend vraiment très bien, surtout quand on voit les conséquences du procès en fin de numéro.


C'est vraiment une excellente série et un excellent arc pour le moment, et ce malgré les dessins pas incroyables de ce numéro. [8]



Captain America: Sam Wilson #20 [Mars]



Toujours excellent cet arc de Sam Wilson (qui ne sera finalement pas le dernier puisqu'on a appris que la série continuerait durant Secret Empire avec un nouvel arc narratif). Paul Renaud livre une bonne prestation, mais je ne peux m'empêcher de regretter l'absence d'Acuna, qui était à la base celui censé dessiné l'arc et finalement réquisitionné sur Secret Empire. Au moins l'event aura de belles pages.


Mais bon, comme je le disais, les pages de Paul Renaud sont quand même pas mal du tout, et surtout Nick Spencer continue de sortir un excellent scénar'. Il est très en forme depuis le début de cet arc, et c'est vraiment passionnant de voir Sam Wilson dépassé par les événements, impuissants face aux conflits sociaux qui se manifestent en ville. Et on a pleins de discours très intéressants, que ce soit celui de Rage, celui sur les prisons ou celui du frère de Sam.


Spencer arrive très bien à conjuguer le parallèle avec l'actualité américaine et la destiné de son héros. C'est du très bon comics. [8]



Captain America: Sam Wilson #21 [Avril]



C'est la fin d'une époque et d'un excellent arc pour Sam Wilson Captain America. On a le plaisir d'avoir Daniel Acuna aux dessins sur ce numéro, même si pour une fois il ne se colorise pas lui-même, sûrement pris par le temps avec l'event Secret Empire. Mais bon, ça reste quand même agréable de voir le trait de l'artiste, même si il s'encre parfois de manière assez rapide. Les couleurs de Rachelle Rosenberg donnent un rendu différent à son trait, mais on le mérite d'être très réussies sur certains passages (notamment la page finale que toute l'équipe créative a réussi à rendre impactante et iconique comme il faut).


C'est vraiment un très bon numéro, qui conclut la phase de "chute" du héros, avant qu'il ne se reconstruise à travers l'event Secret Empire et ne redevienne, par lui même cette fois-ci et sans attendre l'aval de Steve, le grand Captain America (bon, ça c'est ma prédiction, je peux me tromper, vu qu'avant j'ai parié que la série se terminerait avec ce numéro et finalement on a au moins un arc en plus, tie-in à Secret Empire).


Enfin bref, Sam Wilson Captain America continue d'être une excellente série, avec Nick Spencer toujours très inspiré au scénario. [8]



Captain America: Sam Wilson #22 [Mai]



Le numéro fait la transition entre la fin du numéro précédent et la position dans laquelle on a retrouvé Sam dans l'event Secret Empire, également écrit par Nick Spencer.


C'est pas un numéro essentiel pour suivre l'event, et par rapport au magistral arc précédent, on sent bien que les enjeux sont moins importants dans ce numéro, mais ça permet au scénariste de montrer ce que devient le héros une fois qu'il a quitté son costume, et notamment de montrer qu'il est réellement un bienfaiteur au fond de lui et qu'il est prêt à venir en aide aux autres, qu'il ait un costume ou non, l'appel du devoir étant même plus fort que lui. Et ce qui est intéressant c'est que l'on voit une autre façon de faire le bien, sans cogner de super-vilain, plus proche des bienfaiteurs de notre réalité, et c'est assez bien vu de montrer ce genre de bonne action dans un comics de super-héros. Ça continue de vraiment humaniser le héros que Spencer maîtrise décidément très bien.


Sur la partie graphique par contre, on a quand même une rupture de style par rapport à tout le reste de la série. Le style de Sean Izaakse est un peu moins réaliste que celui des dessinateurs précédents, plus maladroit aussi par moment, et surtout il est colorisé par Nolan Woodard, qui n'est pas mauvais mais qui utilise une palette de couleur assez flashy qui tranche assez radicalement avec celle de l'arc précédent. C'est dommage de ne pas avoir plus de continuité graphique et de ne pas avoir quelque chose qui se tienne mieux, mais globalement ça passe. [7]



Captain America: Sam Wilson #23 [Juin]



Commençons par la partie graphique, la colo de Matt Yackey, encore plus flashy que celle de Woodard et beaucoup moins maîtrisée (elle fait plutôt milieu des années 2000) est franchement pas terrible. Et c'est accompagné par des dessins de Joe Bennett qui sont assez inégaux, surtout quand il s'agit de représenter Sam Wilson, le héros de la série, ce qui est assez gênant. Il faut bien vous dire que Bennett rate systématiquement le dessin du masque du nouveau costume de Sam dans ce numéro, c'est pas de bol.
A part ça, le numéro reste agréable à lire. On sent l'intrigue de remplissage pour être tie-in à Secret Empire, mais il y a de bonnes blagues et la bonne idée de montrer que Sam Wilson est un meilleur héros quand il aide les gens en civil que quand il enfile un costume où sa vire toujours à la catastrophe. Mais bon, globalement, on est quand même un bon cran en dessous de la qualité de l'arc précédent avec le procès de Rage. [6]

arnonaud
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le 14 oct. 2015

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arnonaud

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