Holy Grail...
C'est la couverture qui m' a attiré dans cette BD, avec cette figure blette qui se cache furibarde derrière un bouquin, à la terrasse ensoleillée d'un Paris en liesse. Accolez cette image désopilante...
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le 20 nov. 2015
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C'est la couverture qui m' a attiré dans cette BD, avec cette figure blette qui se cache furibarde derrière un bouquin, à la terrasse ensoleillée d'un Paris en liesse. Accolez cette image désopilante au propos inhabituel de la BD, et vous avez la parfaite accroche pour un cauchemar sans mélange :-)
"Carnet de thèse" est la description d'un véritable chemin de croix, celui que doivent suivre des étudiants bien décidés à décrocher ce doctorat qui les fait rêver, et qui se risquent dans cette aventure aux dépens de leur santé mentale.
Thiphaine Rivière nous propose manifestement une fable autobiographique. Peu importe les détails de la vie privée, il est clair qu'elle a elle-même tenté d'atteindre ce Graal. Le parcours qu'elle décrit sonne diablement authentique, et on se demande s'il faut rire ou pleurer en suivant la transformation extraordinaire de la jeune étudiante enthousiaste en une machine à écrire sinistre et grise. Cette justesse de ton est ce qui fait que deux pages dans la BD, on est déjà lié à sa sympathique héroïne. On y retrouve nos soucis d'argent, nos déboires amoureux, nos repas familiaux, nos silences embarrassés. Thiphaine Rivière fait dans l'intime et c'est très bien.
A ce portrait tout personnel, s'ajoute aussi une chouette imagerie. Dans les situations de stress, toutes sortes de choses passent par la tête de notre doctorante. Rivière prend soin de ne pas garder son oeuvre dans un registre 100 % réel et allège les situations avec bonheur grâce à l'imagination de son personnage. Son sujet un peu sévère avait bien besoin de cet oxygène, ci-dit en passant.
Le monde universitaire est bien croqué, avec des personnages plausibles (le maitre de thèse qui se tire en Italie à tout bout de champ, les thésards qui se disputent les prises de courant à la bibliothèque Mitterrand etc...). Rivière garde une dent contre ce milieu, ses intrigues, son absence de débouchés réels parfois (terrible rencontre avec une caissière de supermarché ...)
Mais surtout elle croque cette difficulté intense qu'il y a à bâtir ces cathédrales de papier que sont les thèses, avec leurs douves de notes de bas de pages, leur créneaux de renvois aux notes, leurs tours d'introduction et conclusion. Elle note l'impact que ce travail de fou peut avoir sur la santé, le lien social, la famille ... et les finances. Cette petite bande-dessinée si légère dans son dessin , ne manque pas de gravité, voire d'amertume. J'ai bien aimé le dessin en soi, aux traits simples et flottants , mais d'une belle précision sur les visages et expressions. La mise en page varie énormément d'une page à l'autre, et les couleurs très sobres sont plaisantes.
Voilà, j'ai décidément bien aimé cette BD, à la quelle on peut reprocher son ciblage trop précis et un certain manque de folie (mais l'autobiographie , c'est rarement du Pixar... ) et en tous cas c'est un très bon début pour cette dessinatrice . Recommandé, guys et guysettes!
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Créée
le 20 nov. 2015
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C'est la couverture qui m' a attiré dans cette BD, avec cette figure blette qui se cache furibarde derrière un bouquin, à la terrasse ensoleillée d'un Paris en liesse. Accolez cette image désopilante...
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le 20 nov. 2015
7 j'aime
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