La guerre, oui, mais d'abord l'enfance...
Quand j'ai vu "Johnny got his gun", je savais très bien à quoi m'attendre. Et ça ne m'a guère aidé... Pour "Le Tombeau des lucioles", je n'avais aucune idée de ce que j'allais voir, et je vois bien maintenant que rien ne m'aurait aidé non plus...
J'ai adoré ce film, autant pour la cruelle simplicité de son propos (l'effet d'une guerre sur deux pauvres gosses) que pour la lancinante poésie qui s'en dégage.
Cette poésie n'est pas le produit de grosses ficelles cinématographiques mais bien une poésie claire et sans artifice, qui est celle, toute évidente, des enfants.
En effet, cette oeuvre ne marque pas tant par le scandale qu'elle dénonce (tant de films l'ont déjà fait et le feront encore) que par la finesse du portrait d'enfants qu'elle nous dessine. La petite Setsuko est intensément touchante parce qu'elle crève l'écran dans son authenticité. Le film est parsemé de ces petits moments enfantins, ces mains qui se tiennent, ces fous rires, ces embrassades, ces petits gestes qui montrent l'immense désir d'amour et la générosité d'une petite enfant. Seita, quant à lui, nous touche aussi par la justesse de ses pauses, de ses gestes et le naturel de son amour pour sa sœur. C'est simple, et ça marche, même dans le contexte épouvantable de la guerre.
C'est la justesse extraordinaire de ces deux portraits d'enfants et de l'amour qu'ils expriment chacun qui rend ce film si beau, si attachant et si terriblement dur. Et c'est la puissance du film que de graver en vous le deuil de deux enfants imaginaires.
Bouleversant, horrifiant et mais aussi un rappel étincelant de la générosité et la magie de l'enfance. 10/10
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