Je pouvais difficilement revoir Mon Voisin Totoro sans enchaîner sur son contemporain Le Tombeau des lucioles, piliers du succès du studio Ghibli.
Comme pour Mon voisin Totoro, je pourrais me contenter de dire que Le Tombeau des lucioles est un film simple et beau. Il l'est cependant pour des raisons totalement différentes. Si l'on peut tracer des parallèles évidents avec le film de Miyazaki (Deux protagonistes enfants d'une même fratrie dans les années 1940 au Japon, une mère sujet d'inquiétude), Le Tombeau des lucioles démarre lui en trombe, la guerre fait des ravages, Seita et Setsuko doivent fuir Kobe, bombardée, en flammes, ville agonisante...
Un temps accueilli par une tante, ils deviennent rapidement indésirables et doivent se débrouiller par eux mêmes pour survivre...
Dans la forme, ce film est visuellement parfait, très proche de la réalité, les scènes de bombardements sont intenses, la Kobe aux bâtisses traditionnelles vole en éclats, s'embrase, se consume. La poésie de la scène des lucioles est exceptionnelle. La musique est également très juste, presque pudique par moments, laissant aux images le soin de transmettre l'essentiel de l'émotion.
Quant à l'histoire en elle même - adaptée d'un récit semi-autobiographique - elle illustre la plus cruelle des vérités. L'innocence des enfants peut être meurtrie, balayée, ravagée... C'est ainsi le grand frère Seita qui renonce à la sienne pour préserver celle de sa soeur Setsuko, avec pour seuls alliés des lucioles et une boite de bonbons... Le final, bouleversant qui humidifie forcément un minimum les globes oculaires, ne m'avait pas à l'époque laissé dans un état de détresse ou de tristesse mais de révolte. Je me souviens encore, idiot minot, à vouloir comprendre, savoir, vérité, mensonge, comment est-ce possible ?
C'est un film beau. C'est une histoire simple. Une histoire illustrant un témoignage qui n'a cependant que peu de place dans l'Histoire, surtout quand elle est racontée par les vainqueurs. A voir absolument par conséquent.