Alexandre Astier est remarquablement similaire à son personnage Arthur.
Comme Arthur, il est responsable de tout (Roi du royaume / responsable scénario, musique, production, dialogues, direction, jeu). Comme Arthur, il porte le poids terrible du succès ou de l'échec de son projet (Utopie de Kaamelott / succès de la série sans céder aux sirènes de l'argent facile). Comme Arthur, il fait des choix radicaux qui peuvent désorienter ses admirateurs (Abdication d'Arthur / Choix du changement de format des épisodes pour un humour plus subtil). Comme Arthur, c'est un bougon grincheux qui n'a pas sa langue dans sa poche et parle franc à ses interlocuteurs, quitte à blesser.
Mais contrairement à Arthur qui voit son projet utopique d'apporter culture, rayonnement spirituel et économique à son peuple, confiné au chaos et à l'échec du fait que ses assistants chevaliers sont une bande de bras cassés primitifs, Alexandre Astier réussit ce qu'il entreprend, très certainement au delà de ses espérances, malgré un univers développé tellement improbable qu'un succès d'estime aurait déjà été une victoire.
Rendons nous compte qu'Alexandre Astier a tout de même réussi à cumuler : légendes arthuriennes, humour faussement lourdingue, passant de l'absurde au quiproquo, du comique de situation au running gag, dialogues dignes de films des années 50, aucun héros véritable mais une galerie de personnages tous plus crétins les uns que les autres (mais chacun d'entre eux étant remarquablement travaillés, ciselés comme des diamants d'humour)
Contrôlant l'ensemble de l'univers étendu d'une main de fer (romans, BD, merchandising excessivement limité), Astier effectue un travail de fourmi pour donner à son histoire un background crédible et cohérent.
Si les quatre premières saisons sont devenues cultes dans leur format "3 minutes de fous rires non stop" avec un nombre gargantuesque de répliques passées dans le langage courant (Sire, on en a gros!), une partie des fans a commencé à décrocher avec l'arrivée d'un format d'épisode plus long (50 minutes par épisode pour le livre V), avec un fil directeur scénaristique bien tracé. L'humour est forcément moins évident, mais plus savoureux à mon sens. Je fais partie de ceux qui sont fans absolus de la saison V, la saison VI restant de très haute volée... En attendant les films.
Et puis pour conclure : Perceval.