Ce deuxième tome est au moins tout aussi réussi que le premier, si ce n'est plus.
Le récit s'étoffe considérablement avec une série de flash-backs qui retrace la jeunesse de Red Crow, Gina, Nitz et Catcher. Cette période où se sont tissés les liens complexes et les velléités à cause desquels Dash se retrouve aujourd'hui coincé entre des hommes puissants qui se veulent du mal sans trop savoir de quel côté il veut/peut se trouver.


Ces flash-backs ont le mérite d'être toujours limpides et constructifs. Balancés au lecteur sans enchainement ou introduction spéciale, ils sont néanmoins toujours aisément situables dans le temps et viennent entrer en résonance avec des événements se situant dans le présent. Ils ne paraissent ainsi jamais artificiels ni pour ce qu'ils racontent dans le passé (pas d'histoire à dormir debout simplement pour souligner le charisme incroyable d'un personnage), ni dans leur insertion brutale dans la narration du temps présent puisqu'ils viennent l'éclairer.

Ce tour de force (combien de comics a-t-on pu lire où il fallait se creuser la tête pour savoir si tel retour en arrière se situait avant ou après tel autre ou encore ce qu'il venait faire là au milieu d'un récit qui n'en avait clairement pas besoin ?) rend ce 2ème tome incroyablement fluide compte tenu de la densité et de l'audace du récit.


Aaron fait preuve d'une l'intelligence d'écriture et de qualités de dialoguiste impressionnantes, quel pied d'alterner ces scènes d'actions, ces tristes portraits d’une Amérique indienne qui disparaît, ces nouvelles intrigues qui se nouent se concluent au rythme de joutes verbales qui sonnent toujours justes !
Le personnage de Catcher est fascinant sous bien des aspects, il synthétise à la fois la tradition, l’attachement aux valeurs et rituels qui constituent son identité, l’impuissance devant l’avènement d’un monde qui les bafoue et la semi-démence qui en résulte.
Guera réalise un boulot phénoménal et n'est jamais pris en défaut dans cette alternance de scènes à teneur très différentes. Les planches sont de toute beauté.


S’il me fallait vraiment donner des raisons d'égratigner ce tome 2, seul le personnage de Diesel semble un peu exagéré. Non pas par son obsession d’être considéré comme Indien mais dans son gabarit et son attitude presque suicidaire.


Mais je ne peux pas terminer cette note sans finir par du positif : Scalped est sans doute la série la plus enthousiasmante que j’aie pu lire ces dernières années. A lire absolument !

Ouaicestpasfaux
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le 9 févr. 2016

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Ouaicestpasfaux

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