Bonne lecture, qui fait découvrir des personnages attachants aux prises avec les affres de la réussite professionnelle. Dessin comme scénario ne tombent pas dans la facilité, restant au plus près du personnage de Frances qui occupe toutes les pages ou presque. Revers de la médaille : on peut avoir parfois l’impression de tomber dans une forme de banalité, tenant de la chronique sociale. Ne cessant de chercher à capturer un sentiment d’imposture (serais-je à la hauteur ? Suis-je bien à ma place ?), mêlant monde du travail et de la comédie (théâtre et série télés sans cesse convoqués dans ces bureaux pleins de postures et de réunions), ce livre reste pourtant sans cesse intéressant. Et me semble presque livrer une définition du monde du travail : les plus entreprenants sont ceux qui pensent des organisations, déterminent des situations, et pensent les trajectoires professionnelles non en terme d’échelon mais d’organigrammes.
Entre le Ghost world de Daniel Clowes, version post-gradute, et le coup de crayon d’Adrian Tomine (malheureusement méconnu).