Quatrième pas

Il y a quand même une chose qui frustre depuis le premier tome et ce même si j'aime beaucoup cette série. Le rythme est tel que la plupart du temps l'action est ellipsée. Jodo a tellement de choses à raconter dans son univers qu'il n'a malheureusement pas souvent le temps de vraiment l'approfondir et de laisser le lecteur jouir du côté épique de l'aventure.

C'est sans doute dans le tome 4 que c'est le plus le cas. C'est tellement énorme que finalement on enchaîne les péripéties sans un réel sans du rythme et de la tension. Résultat on s'ennuie un peu. Les personnages sont mis de côté et les résolutions sont beaucoup trop faciles. Il est donc difficile de se rendre compte de la difficulté des épreuves à traverser. Surtout que le scénario est vraiment très bordélique. Au fond, si on y réfléchit bien, on ne sait pas où on va ; les personnages se sont retrouvés au milieu d'une guerre sans qu'on en comprenne quoi que ce soit. Il y a donc de nombreux points obscurs dans ce long récit, des plotholes qui passent inaperçus à cause d'une action constante créant une illusion que tout va bien.

Graphiquement ça reste du solide ; le trait de Moebius est toujours aussi plaisant et les couleurs adéquates. Le découpage est rapide, puisqu'il faut coller avec ce récit express mais ça n'empêche pas des cadrages mémorables, épiques. L'univers est toujours aussi beau même dans sa laideur la plus atroce.

Bref, ce quatrième tome souffre le plus de son scénario-foutoir mais reste agréable grâce à l'immense travail de Moebius.