Les vieux, les fourneaux et la révolution… en charentaises

Les Vieux Fourneaux, tome 3 : Celui qui part est un peu comme un bon vin : un mélange de saveurs acides, sucrées, et piquantes, servi par des personnages qui te rappellent que vieillir ne signifie pas s’éteindre… mais plutôt brûler avec encore plus d’intensité. Lupano et Cauuet reprennent leur trio de septuagénaires et nous embarquent dans une nouvelle aventure où humour, engagement et tendresse se disputent la vedette.


Cette fois, c’est Antoine qui prend le large, direction la Guyane, pour un voyage à la fois géographique et introspectif. Un départ qui, évidemment, n’est pas aussi simple qu’un aller-retour avec une valise et un passeport. Derrière son allure bourrue et ses répliques cinglantes, Antoine s’embarque dans une quête pleine de surprises, où se mêlent souvenirs, regrets, et espoirs (et quelques coups de gueule bien sentis, parce que sinon ce n’est pas drôle).


L’écriture de Lupano est toujours aussi savoureuse. Il jongle entre dialogues grinçants, situations rocambolesques, et moments d’émotion pure avec une maîtrise impressionnante. Chaque page est un régal pour les amateurs d’humour social, et chaque personnage, même secondaire, a droit à une caractérisation qui le rend mémorable. Et bien sûr, derrière l’humour se cache une critique subtile (ou pas) du monde moderne, des inégalités, et des absurdités de notre époque.


Graphiquement, Paul Cauuet continue de nous régaler avec son trait expressif et vivant. Les visages des personnages sont des merveilles d’expressivité, où chaque ride raconte une histoire, et les décors, qu’ils soient urbains ou exotiques, plongent le lecteur dans l’ambiance avec une richesse de détails qui donne envie de s’attarder sur chaque case. Les scènes en Guyane, notamment, débordent de couleurs et d’énergie.


Ce tome 3 brille particulièrement par son équilibre entre comédie et émotion. On rit aux éclats face aux situations absurdes que nos héros provoquent ou subissent, mais on est aussi touché par les moments plus graves, où l’âge, les regrets, et les réalités de la vie viennent rappeler que derrière chaque blague se cache une histoire.


En résumé : Celui qui part est une nouvelle pépite de Les Vieux Fourneaux, où Lupano et Cauuet prouvent une fois de plus que leurs héros, malgré leurs années, n’ont rien perdu de leur mordant. C’est drôle, émouvant, et tellement vivant qu’on en oublierait presque que c’est une bande dessinée. Une aventure qui donne envie de vieillir avec panache… et une bonne dose d’irrévérence.

CinephageAiguise
8

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Créée

le 28 nov. 2024

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