Astérix, c’est un peu comme un banquet chez Abraracourcix : on y revient toujours avec plaisir, même si parfois le sanglier est un peu moins savoureux que d’habitude. Avec L’Iris Blanc, Fabcaro prend les commandes du scénario, et autant dire que ça sent la potion nouvelle… mais pas forcément magique.


Cette fois, nos Gaulois préférés se frottent à un concept révolutionnaire : la pensée positive à la sauce romaine. Exit la baston gratuite et les insultes bien senties, place à la zénitude impériale et aux préceptes du gourou Wellnous (oui, avec un nom pareil, on sent déjà l’ironie). César, dans un énième coup de génie raté, tente d’assagir les trublions gaulois en leur imposant ce mouvement new-age avant l’heure. Et franchement, voir Bonemine pratiquer la méditation et Abraracourcix lutter contre sa colère, ça vaut le détour.


Côté humour, on reconnaît la patte de Fabcaro, roi de l’absurde et du non-sens pince-sans-rire. Ça joue avec les anachronismes, ça balance des punchlines bien senties, et certains gags fonctionnent aussi bien qu’un coup de poing d’Obélix dans une légion romaine. Mais voilà : ça manque un peu de folie, de ce grain de délire spontané qui faisait le charme des meilleurs albums de l’époque Goscinny. Tout est bien huilé, fluide, mais on sourit plus qu’on ne s’esclaffe.


Graphiquement, Didier Conrad assure comme un centurion en pleine attaque de camp retranché. Son trait reste fidèle à l’esprit d’Uderzo, dynamique et précis, avec des trognes toujours aussi expressives. On sent que les baffes et les banquets sont toujours là, même si le rythme de l’histoire, parfois, semble un peu trop sage.


Bref, L’Iris Blanc est un Astérix solide, amusant, bien ficelé, mais qui manque peut-être de ce petit grain de folie gauloise qui fait la légende. Un bon moment de lecture, mais on aurait aimé un peu plus de potion magique dans la recette.

CinephageAiguise
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