Ces jours qui disparaissent par Rapide_et_Furieux

Je sais pas par où commencer.
On est le lendemain de ma lecture, j'y pense encore, je suis toujours aussi troublée.
Je vais essayer de lister un peu

Déjà, la couverture m'a frappé. Compo, couleurs, tout est beau. Même à l'intérieur, le dessin est assez classique mais efficace, chaque personnage est bien reconnaissable même avec des changements de coupe de cheveux, les couleurs sont claires, c'est très agréable à lire.
Les personnages sont globalement très attachants. Ça m'a fait tellement de bien de lire une œuvre où le héros/l'héroïne est entouré.e de personnes profondément bienveillantes ! Amis, famille, Tamara... Les gens qui entourent Lubin tiennent réellement à lui, et c'est si plaisant à lire. Également, niveau représentation, la BD fait du très bon boulot. Plusieurs nationalités, plusieurs body types, plusieurs attirances sexuelles... Et le meilleur type de représentation possible : tout le monde trouve ça trouve ça normal. Pas de "Ah, une femme militaire/Une lesbienne/Des gays/Une femme ronde ? Ok bizarre", pas de blagues faites dessus, rien ; juste des êtres humains considérés comme tel, et ça fait tellement de bien encore une fois.

Ce qui fait beaucoup moins de bien en revanche, c'est le scénario. Je ne sais pas si je suis trop sensible ou quoi, mais je me sentais réellement mal après avoir terminé, je n'arrivais pas à m'empêcher d'y repenser alors que je passais la soirée avec des ami.e.s.
La BD nous happe dès le début, s'ouvrant sur un entraînement d'acrobatie hypnotisant.
Dans sa relation avec l'Autre, j'ai eu les mêmes réactions que l'Original : d'abord trouver ça étrange, puis assez amusant, puis vouloir changer la situation.
Mais justement, l'Original a-t-il réellement envie de la changer, cette situation ? Plusieurs fois dans la BD, on lui dit que s'il continue d'abandonner sans cesse, l'Autre finira par totalement prendre le contrôle.

Si ça m'a autant touché, je pense aussi que c'est parce que je souffre moi-même d'un manque de motivation général. Que ce serait-il passé si je ne faisais pas autant d'efforts pour le changer ? Est-ce que ma vie m'aurait échappé comme celle de Lubin ? La pensée m'angoisse pas mal.

Et même sans y 'relate', la fin m'a simplement mis un coup dans le ventre. Les dernières pages, les dernières cases, je les ai trouvées si touchantes et cruelles à la fois.
Et en revenant sur ce qu'il s'est passé, beaucoup de questions.

Mais ne pas avoir toutes ces réponses ne me dérange pas.

J'aime ces histoires qui ne prennent pas le lecteur/spectateur par la main, qui ne le brossent pas dans le sens du poil. La réponse à ces questions, le protagoniste ne les a pas, donc nous ne les aurons pas.
Tiens, autre chose que j'ai beaucoup aimé : l'histoire reste réellement centrée sur Lubin du début à la fin, ce qui augmente encore notre attachement/identification. Et bordel ça marche bien.