Critique numéro par numéro
Champions #1 [Octobre]
Civil War II est loin d'être finie mais les conséquences débarquent déjà, ce qui donne quelque chose de très bizarre à la lecture. Ça donne l'impression que la série débarque trop tôt.
En tout cas, on a le droit à un numéro très dense où les jeunes membres des vengeurs quittent leur ancienne équipe, en forme une nouvelle, recrutent deux nouveaux membres, combattent un vilain et sauvent des civils ! Au moins, on ne perd pas de temps...
C'est plutôt sympathique, surtout si on aime bien les personnages impliqués. D'autant plus que le trait de Ramos convient bien à la série et à des héros jeunes (à part son Hulk qui est affreux avec sa tête de vieux). Après, ça reste un numéro de mise en place, efficace, avec un vrai esprit héroïque (ce qui fait du bien après/en parallèle avec un event de versus entre héros), mais qui manque peut-être d'une vrai scène forte. Toutefois on fait confiance à Waid pour bien s'occuper des relations entre ses héros dans les épisodes suivants.
C'est des débuts encourageants et sympathiques. [7]
Champions #2 [Novembre]
Avant de repartir à l'aventure, un petit numéro de transition où les différents membres de l'équipe apprennent à se connaître. Y a de bonnes choses, notamment les dessins de Ramos (à part son Hulk), et on sent que Waid connaît toujours aussi bien ses persos, c'est respectueux de leur caractérisation, ils sont biens différenciés les uns des autres, leurs pouvoirs sont biens compris et bien utilisés et ils sont globalement très attachants.... Mais voilà, tout un numéro à parler au coin du feu pour que chacun se présente, c'est peut-être un peu long.
Par contre, le côté soap que prend la série sur la fin du numéro est bienvenue dans une série teen, c'est plutôt amusant même si ça fait un peu forcé/exagéré. En tout cas la série démarre plutôt pas mal même si je ne peux m'empêcher de la comparer à la géniale série Runaways de Vaughan en lisant ce nouveau titre, et ça va être dur d'atteindre le même niveau de qualité. Par contre, ça démarre quand même de manière plus attrayante que les All-New All-Different Avengers de l'année dernière, et on est clairement un cran au-dessus d'autres premiers numéros de séries teen récentes comme All-New X-Men par Hopeless ou les New Warriors de 2014. Les fans des Young Avengers de Gillen, quant à eux, risquent de trouver ça un peu trop sage.
Y a clairement du potentiel pour faire une bonne série adolescente, on sait que Mark Waid peut faire d'excellente chose quand il est inspiré... Donc je croise les doigts mais honnêtement pour l'instant c'est encourageant. [7]
Champions #3 [Décembre]
Waid continue tranquillement sa série. Les Champions vont s'attaquer, dans ce numéro, à un nouveau problème tiré du monde réel : celui des fondamentalistes religieux qui empêchent les jeunes femmes d'aller étudier.
C'est agréable à lire, surtout que les interactions entre les personnages sont toujours soignés. D'ailleurs, je trouve Waid plus à l'aise à ce niveau que pour rendre les aventures des héros sur le terrain vraiment passionnantes. [7]
Champions #4 [Janvier]
Alors oui, les personnages sont très biens caractérisés et c'est agréable de les voir interagir entre eux, mais le niveau de non-intrigue de la série commence à être dangereusement élevé. Là j'ai l'impression de me payer le pire des intrigues en un numéro des années 70-80, avec cette histoire de crash de vaisseau et de capture par des vilains terriblement nuls à chier.
Si on avait au moins des intrigues relationnelles à côté, ça pourrait être intéressant, mais là même pas...
Je sais que pas mal de gens semblent apprécier cette série, mais personnellement, j'ai vraiment du mal à m'enthousiasmer pour elle pour le moment, alors que j'adore Kamala Khan et Viv. A voir ce que donnera le prochain numéro, mais celui peut-être sauté sans soucis. Quant à Ramos, il continue de faire un boulot tout à fait honnête. [6]
Champions #5 [Février]
Certainement l'un des meilleurs numéros de la série. Celui qui m'a le plus convaincu en tout cas. J'étais vraiment à deux doigts d'arrêter de lire la série après un 4e numéro qui m'avait plus emmerdé qu'autre chose, mais ce 5e épisode est très réussi.
La grande force de ce numéro n'est pas forcément la présence de Gwenpool annoncé en gros sur la couverture, mais plutôt les thématiques qu'abordent Waid, puisés dans l'actualité récente américaine. On y parle de crimes haineux contre les minorités, du malaise des campagnes américaines, des policiers qui font des abus de pouvoirs en vertu de leurs convictions, de la mentalité d'une certaine frange de la droite américaine, de la difficulté de faire éclater la vérite face à une hierarchie partie à la dérive... C'est vraiment très intéressant de voir tous ces points abordés dans un comics.
Après le problème reste dans la résolution de ce genre d'histoire, où c'est toujours plus rapide et facile en fiction que dans la vraie vie, et comme dans le 3e numéro, Waid a un peu plus de mal à ce niveau là. Mais toutefois cet épisode n'est pas non plus un one-shot comme les autres histoires avec sa fin en cliffhanger qui annonce d'autres rebondissements qui permettront peut-être à Waid d'offrir une conclusion qui fasse un peu moins “fable”.
La présence de Gwenpool vient ajouter un peu de fantaisie dans ce numéro autrement très réaliste, et c'est très astucieux de la voir confronter les tropes habituels de comic-books avec ce qui se passe dans la réalité. Ca permet aussi d'aborder d'une manière détournée les gens persuadés d'une théorie du complot. Gwenpool étant persuadée que quelque chose se cache au-delà des faits, que la corruption policière ne peut être que l'oeuvre d'un super-vilain quelconque. Elle vient apporter un élément vraiment imprévisible à l'équipe et à cet arc narratif.
Bref, très bon épisode qui me redonne un peu foi en la série de Waid. En outre, les dessins de Ramos sont toujours très efficaces. On regrettera seulement l'absence non justifiée de Miles Morales qui avait visiblement des choses à faire de son côté. [8]