Chimichanga, le dernier comic book d'Eric Powell, est un chef d'oeuvre d'inventivité, d'humour et de
S'il y a un auteur de comics qui se distingue par son talent et son originalité, c'est définitivement Eric Powell. Surtout connu pour The Goon, pour lequel il a obtenu de nombreux prix et une adaptation en cours au cinéma, Eric Powell est un artiste de talent. Aussi bon scénariste que dessinateur, il arrive à chacun de ses comics à créer un univers original, riche synthèse de la pop culture et de l'imagerie américaine des années 1930 à 1960.
Chimichanga, son dernier comic book, est un chef d'oeuvre d'inventivité, d'humour et de poésie.
A la base, le projet était un dessin animé pour enfants, mais la chaîne qui l'avait commandé ne l'a pas trouvé assez enfantin à son goût et l'a refusé. Powell, qui avait pourtant remarqué l'attrait de ses personnages sur ses propres fils (pour la première fois intéressé par son travail), s'est dit que son idée vallait bient un comic. Et il a eu raison, d'autant que l'histoire, qui peut séduire un public jeune, possède la force de pouvoir s'adresser à n'importe quel morveux de 7 à 77 ans.
De quoi ça parle ?
Alors que son cirque ambulant ne fait plus rêver grand monde, Lula, une petite fille à barbe tombe sur Chimichanga, une créature à la force herculéenne et à l'appétit insatiable. C'est peut-être la clé du succès, mais les autres Freaks (le poisson à tête de garçon, l'homme mince à la force d'un homme moyen, le clown neurasthénique ou la diseuse de bonne aventure à la chèvre à deux yeux) jalousent Chimichanga et une firme pharmaceutique s'est mise en tête de faire des poils de la barbe de Lula le nouveau médicament miracle contre...
J'en dis déjà trop. Ou pas assez : l'histoire est surtout le prétexte de découvrir le monde si bizarroïde des Cirques itinérants, les Freaks Shows façon Caravane de l'étrange. Mais c'est surtout la rencontre avec des personnages terriblement attachants et poétiquement différents.
Pour les dessins, sublimes, Eric Powell est au top de sa forme, servi par les couleurs du fabuleux Dave Stewart (dont le travail a déjà propulsé Mignola dans la sphère des grands artistes), il nous offre un trait cartoon, avec une colorisation très proche de la peinture. D'autant que les éditions Dark Horse se sont fendues d'une couverture reliée qui fait de Chimichanga un petit bijou de bibliothèque. L'ouvrage n'existe pour l'instant qu'en anglais, mais on peut espérer une adaptation rapide. Pour les plus pressés, sachez que la langue est facile à comprendre : c'est l'occasion de mettre la main sur une édition originale qui devrait compter.
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