Chobits est un manga écrit et dessiné par CLAMP (groupe de mangakas féminins). Il a été prépublié dans le Young Magazine, de 2000 à 2002, et est édité en 8 tomes.
L'histoire prend place dans un futur proche, dans lequel les ordinateurs ont maintenant une apparence humaine. On y suit les aventures de Hideki Motosuwa, étudiant, pauvre, qui échoue l'examen d'entrée à l'université, et ne possède aucun de ces fameux robots ! Il découvre néanmoins un beau soir, comme par hasard, un de ces ordinateur parmi un tas d'ordures, ayant l'apparence d'une jeune fille. Après l'avoir ramenée chez lui, il l'allume, mais elle a perdu la mémoire et ne sait dire que "Tchii" (ce qui devient son prénom)...
Et bien, en tout cas, Chobits est le premier manga de CLAMP que je lis. Je connaissais déjà le nom de ce groupe, mais sans jamais m'être lancé dans la lecture d'une de ses production. Mais voilà, tout à un début, et j'ai commencé avec Chobits.
Et puis bon, il y a juste à voir la note pour comprendre que c'est une déception, et une grosse. On est bien loin d'un chef-d'oeuvre.
Le début démarre de façon assez peu originale, un rapide topo sur le monde puis présentation du personnage principal archétype nul pauvre qui a raté sa vie. L'humour censé accompagner cette "comédie sentimentale" fait assez vieillot et n'a pas de quoi faire rire, la mise en page et les plans font assez enfantin. Les graphismes n'aident en rien, le trait est simple et est largement outrepassé par des productions plus récentes, et finalement seules les "références sexuelles" arrivent à démarquer la séparation entre Shônen et Seinen.
Les péripéties qui suivent traitent au début de thèmes relativement intéressants. Alors on a affaire à des romances vraiment banales hein, ça transpire la niaiserie, aucun rebondissement inattendu, tout est prévisible, faut pas s'attendre à d'infinies réflexions introspectives sur qu'est-ce que l'amour, mais encore une fois le fond reste intéressant. On parle de la relation entre prof et élève, on parle de la relation humain robot, bon des choses qui sont en soit toujours sympa à suivre. C'est thèmes là ne sont bien entendu pas pleinement exploités, on retrouve quelques facilités scénaristiques qui sont assez décevantes lorsque l'œuvre avait quand même un bon potentiel au départ.
Par exemple, j'aurais préféré que Yumi aime le MC comme il semblait que ce soit le cas au début. Parce que là on aurait vraiment eu un conflit entre Tchii et Yumi qui aurait vraiment touché à l'amour entre robot et humain, mais malheureusement les auteures ont voulu réorienter ça vers le pâtissier...
En plus de cela, l'ignorance de Tchii semble avoir été utilisée pour que les auteures puissent montrer de façon plus explicite les sujets qu'elles abordent. Ça traîne dans du pathos pour rendre plus dramatique, mais ça essaye surtout de forcer le lecteur à bien comprendre ce qu'il se passe comme s'il était un bébé de 3 ans. Les passages lorsque Tchii ne comprend pas un mot ou une expression et qu'un des personnage essaye de lui expliquer, ça semble plus être du "tu as vu cette personne à un problème, hein, tu as vu, regarde, elle se sent pas bien, regarde, REGARDE !!!". Faut pas exagérer non plus.
Bon tout cela m'amène au troisième point, c'est à dire l'intrigue qui essaye de se construire derrière les romances, aka le passé de Tchii et tout ce bordel.
Bah là aussi, j'ai été franchement déçu parce que c'est vraiment pas ouf. Déjà parce que les vérités sont loins d'être exceptionnelles, mais aussi car comme je l'ai dit juste au-dessus, bah les auteures nous prennent pour des cons.
Imaginez vous avez devant vous ça, vous avez 200 de qi et vous ne remarquerez pas que c'est une carte. Y'a un petit problème, nan ? Bah dans ce manga, il s'est passé exactement la même chose. Une image apparaît sur un écran, je me dis "bah c'est une carte, ok ils vont pouvoir trouver ce qu'ils cherchent !", mais il aura fallu attendre qu'un personnage-tiers vienne les aider à trouver qu'une image ressemble à une carte, alors que c'est le truc le plus évident au monde. C'est littéralement écrit "seinen" sur la page Wikipedia de Chobits, on est pas dans un Kodomo ! Fin j'ai eu l'impression d'avoir été pris pour un con en lisant ce manga.
Quant à la fin, bon elle sera dans la continuité de l'histoire, rien ne change, rien n'évolue, rien de vraiment intéressant ne se démarque. Il y a juste un problème notable qui détruit tout le charme potentiel de cette fin, et c'est bien entendu le thème principal des deux derniers tomes, à savoir la relation humain-robot.
Alors, je ne critique pas le thème, qui est plus qu'intéressant, mais plutôt le fait qu'il n'est pas nouveau dans le manga. On y avait déjà eu droit à plusieurs reprises, et du coup on a l'impression de manger une soupe froide. La plupart des réflexions sur ce thème ont déjà été dites auparavant, et ça donne une impression de déjà-vu assez malaisante. Le manga se répète, et ce n'est pas la première fois qu'il se répète, au bout d'un moment y'en a marre.
Les réflexions ont commencé lors d'une discussion entre Yumi et Hideki en début d'histoire, puis encore avec le passé du pâtissier, puis encore avec Minoru et sa soeur, puis le quiproquo entre Yumi et le pâtissier, et finalement la fin. Donc bon, on a un peu fait le tour quand même.
Aussi, on nous baratine depuis une bonne paire de tome sur "celui rien que pour moi" et tout ce bordel en relation avec le passé de Tchii, et enfin quand elle trouve celui "rien que pour elle" il s'avère que c'est Hideki... fin, littéralement, QUI NE S'Y ATTENDAIT PAS ? Qui est-ce que ça aurait pu être d'autre ? Fin, c'est si simple qu'au début j'y avais pas cru pour vous dire. C'est comparable aux questions, qui sont quelquefois tellement faciles qu'on a tendance à y donner une mauvaise réponse. Le pire, c'est surtout qu'avec les deux-trois évènements passés, je pensais que Tchii savait déjà qu'Hideki était le gars "rien que pour elle", que ça avait été sous-entendu, mais non, faut dire que CLAMP prend vraiment ses lecteurs pour des cons.
Bon voilà. Ma découverte de ce groupe d'artistes n'aura pas été des meilleures. Chobits avait du potentiel, un potentiel assez énorme même, mais il a fallu qu'un manque d'ambition couplé à quelques facilités gâchent tout. Sans parler du côté niais et pateux. Rien d'impressionnant, rien de nouveau, rien de bien original, bon finalement Chobits est une oeuvre sans grand intérêt, si ce n'est que les auteures soient assez populaires.