Après avoir lu les quatre premiers tomes, il me reste un vague goût de barbe à papa en bouche. Mais c’est tout, parce qu’il y a désespéramment peu de conflits dans cette histoire !
Nos personnages ne sont jamais vraiment mal à l’aise. Leurs problèmes s’effacent avec douceur et constance : le coming-in de Nicky se fait doucement, sans difficulté et sans que Charlie ne s’impatiente de sa lenteur ; idem pour son coming-out ; idem pour le « Je t’aime »… Il y a des moments difficiles : celui où Charlie blesse Tao en mettant du temps à lui avouer sa relation avec Nicky, ou encore quand on nous mentionne une dispute dans le tome 4 qui pousse Charlie à rechuter et à se faire du mal… mais on ne nous les montre presque pas ! Il y a des antagonistes (comme Harry qui permet à Charlie de sortir une tirade sur le pardon dans le tome 3), mais ils sont globalement impuissants. Tout ce qu’on voit, c’est des bisous tout mignons.
Ces bisous me rappellent ceux de Turf wars, la première bd spin-off de Avatar la légende de Korra. Comme les scénaristes n’ont pas pu représenter la romance lesbienne entre Korra et Asami dans la série, ils se sont lâchés dans la bd et on les voit s’embrasser langoureusement toutes les deux pages. La différence, c’est que la bd de Korra a une histoire et un univers beaucoup plus étoffés !
Mais je suis dure, Heartstopper aborde des thèmes forts : la relation toxique du tome 1 doit parler à beaucoup de personnes homosexuelles isolées ; et la santé mentale ainsi que la difficulté de trouver du soutien et de la bienveillance chez ses proches, chez le personnel médical autour de nous, et même chez soi-même.
Et j’ai pas parlé de la forme, mais le dessin arrondi est très bien et rend nos deux héros très mignons à leur façon.
(Vous allez me trouver bizarre, mais j’associe fortement les diminutifs de Nicolas -comme Nick et Nicky- à Nikola II, le dernier tsar de Russie. J’ai donc pensé à Nikola II et à sa moustache incroyablement sexy pendant toute ma lecture.)