Très bien équilibré, dans un scénario haletant heurtant l’Histoire à la violence, comme souvent avec les bédés de Mitton. La montée en pression est constante, mais la tension s’installe d’entrée avec le massacre du monastère.
pre, très violent, le récit ne s’interrompt que rarement. Peu de temps de respiration. L’invasion viking maintient le rythme. La panique des habitants, la cohue de la foule urbaine condensent toutes les angoisses. Ça tonne, ça hurle, la folie, la peur sont sur toutes les planches.
Ce premier tome est un cri continu et représente bien l’horreur qu’ont pu être ces événements, même si on imagine que Mitton concentre en un temps , en un lieu l’ensemble des monstruosités perpétrées à cette période.
Mais l’évolution du héros, le moinillon, recèle également une part d’humour qui, sans adoucir le propos, le rend plus attrayant. Je ne suis pas sûr que ce soit du cynisme. En tout cas, cet humour très noir, cramoisi, est bienvenu.
Associé à la pincée d’érotisme -habituelle chez Mitton- qu’apporte le personnage de Hilge, l’humour évoque la tradition farceuse, volontiers égrillarde du Moyen-Age. À l’évidence Mitton s’y essaie sciemment.
Le dessin me plaît toujours autant, bien qu’il ne soit en rien exceptionnel. J’aime ces grands plans d’ensemble, ces paysages auxquels Mitton s’adonne manifestement avec délectation. L’album en a quelques-uns de très beaux.
Ce premier tome entame la série sur des chapeaux de roues. Son final invite de façon naturelle à y retourner.
http://alligatographe.blogspot.fr/2016/05/chroniques-barbares-tome-1.html