Chroniques birmanes
7.6
Chroniques birmanes

BD franco-belge de Guy Delisle (2007)

Après "Shenzhen" et "Pyongyang", "Chroniques birmanes" est le troisième carnet de bord que publie Guy Delisle, dessinateur nomade originaire du Québec.
Ayant particulièrement aimé les deux premiers opus je m'attendais à satisfaire le célèbre dicton populaire, mais je dois avouer que j'ai été plutôt déçue par le troisième.
Ces livres sont conçus comme des journaux personnels dans lesquels il illustre toutes les anecdotes de son quotidien, révélatrices du pays qu'il découvre avec plus ou moins d'enthousiasme. C'est une succession de petites histoires banales, drôles, choquantes ou touchantes dont l'inégalité fait tout le charme et l'authenticité. Le ton neutre et le recul que conserve l'auteur et que l'on retrouve d'un volume à l'autre donne une cohérence à l'ensemble.
Dans les deux précédents livres, Guy Delisle était expatrié en Asie pour superviser des équipes de dessinateurs d'animations délocalisées en Chine et en Corée du Nord. L'auteur, perdu dans ces villes qui font tout sauf rêver, nous faisait vivre une immersion totale avec un décalage façon "Lost in Translation", nous apprenant une quantité de choses sur la culture (ou l'ignorance) ambiante.
Dans "Chroniques birmanes" le contexte a changé : il part à Rangoun pour suivre sa femme qui y est mutée par Médecins sans frontières, l'ONG dans laquelle elle travaille.
Ce n'est plus le regard d'un jeune homme actif et déboussolé, mais celui d'un père de famille tranquille sillonnant la ville à travers les promenades de son bébé en poussette (comme le montre d'ailleurs la couverture).
J'ai trouvé cette BD plus lente, plus ennuyeuse, sans doute à l'image de son quotidien. Quand il ne participe pas à des "baby groups" ou ne va pas à la piscine, il travaille de chez lui mais donne tout de même l'impression d'être un oisif privilégié, sans réel contact avec le pays dans lequel il vit. Les 262 planches ne sont pas aussi impregnées de la Birmanie que "Shenzhen" et "Pyongyang" avaient pu l'être de ces villes.
La lecture n'est pas désagréable, mais n'a pas la force de celle de "Pyongyang", qui m'avait fortement marqué.
Aussi vite lu, aussi vite oublié.
Néanmoins je laisserai une chance à "Chroniques de Jérusalem", sorti au mois de novembre, que j'aborderai j'en suis sure avec le plaisir du sentiment de retrouver un vieil ami qu'on connait bien.
Isla
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le 6 janv. 2012

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Isla

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